L’ex-président de la fédération des intégrateurs télécoms ainsi que ses deux permanents ont été brusquement débarqués de leurs fonctions quelques mois après leur intégration au sein de l’EBEN (ex-FEB).


L’idyle entre la Ficome et la FEB, n’aura duré que quelques mois. À peine célébrée, l’union des deux fédérations – celle des intégrateurs téléphoniques et celle des entreprises de bureau, rebaptisée en juin fédération EBEN (pour entreprises du bureau et du numérique) – pourrait prendre une tournure judiciaire. C’est en tout cas la mise en garde de Silvano Trotta, l’ex-président de la Ficome, cité par le Journal des Télécoms.

Cause de son courroux : son éviction de ses fonctions d’administrateur et de vice-président de la commission télécoms de l’EBEN ainsi que la procédure de licenciement économique entamée sans qu’il en soit informé à l’encontre des deux permanents historiques de la Ficome, Guy Têtu, son délégué général, et Isabelle Foucher, sa responsable administrative et financière.

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Joint au téléphone, André Vidal confirme que Silvano Trotta a été démis de ses fonctions par le conseil d’administration de la fédération (par 29 voix favorables sur 32) dans les jours qui ont suivi la convention nationale de mi-juin ? organisée à Cannes à l’hôtel Martinez en présence d’une centaine d’adhérents ? « suite à des décisions et un comportement qui allaient à l’encontre de ceux attendus de la part de quelqu’un supposé porter le projet de développement de la fédération et des métiers des télécoms ».

André Vidal n’en dira pas plus, se contentant d’insister sur la gravité des faits qui lui étaient reprochés. Il doute d’ailleurs que l’intéressé donne une suite judiciaire à l’affaire. Quant aux licenciements de Guy Têtu et d’Isabelle Foucher, le président de la fédération EBEN les présente comme une conséquence de la position de Trotta.

Sollicité, Silvano Trotta n’a pas pu être joint mais dans le Journal des Télécoms, il n’hésite pas à parler de « déloyauté » de la part de l’EBEN et même de « spoliation d’actifs ». De fait, la Ficome était connue pour ses actifs immobiliers qui lui permettaient de ne pas dépendre uniquement des cotisations de ses adhérents, souligne un adhérent de la Ficome. « André Vidal tente de faire croire qu’il ne s’agit que d’un problème de personnes », poursuit ce dernier, visiblement peu convaincu. Et de s’interroger : Silvano Trotta, serait-il allé au bout du processus de rapprochement s’il s’était senti menacé dans ses prérogatives ou s’il savait que ses collaborateurs l’étaient ?

Reste la question essentielle : qui défendra les intérêts des quelque 250 adhérents que revendiquait jusque là la Ficome lorsque que son animateur, Guy Têtu, aura quitté la fédération (son départ est programmé pour la fin de l’année) ? Délégué général de la Ficome depuis plus de dix ans, il était apparemment apprécié pour son implication et recherché pour ses compétences juridiques appliquées aux différentes facettes du métier d’intégrateur télécom. Rappelons enfin que la Ficome était la seule fédération de son secteur reconnue par l’autorité de régulation et les pouvoirs publics.