Après une accélération sur la première moitié de l’année, c’est bel et bien un ralentissement du marché IT qui se dessine pour cette seconde moitié. Plusieurs signes avant-coureurs le laissent en tout cas deviner.


Partis en vacances dans une conjoncture presque euphorique, les professionnels de l’IT reviennent dans une ambiance littéralement plombée. Le Krach boursier est passé par là et, en l’espace de quelques semaines, le climat des affaires a changé du tout au tout.

Le 30 juin Gartner encore annonçait qu’il révisait à la hausse son objectif mondial de croissance des dépenses IT, le faisant repasser de +5,6% initialement à 7,1%. En France, les excellents chiffres trimestriels des SSII qui se sont égrainés tout au long de l’été, sont venus confirmer l’accélération de la croissance qui se dessinait déjà au premier trimestre.

Mais l’embellie aura été de courte durée. Depuis quelques jours, les mauvaises nouvelles s’accumulent au niveau macro-économique. Les économistes ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2011 et 2012 n’anticipant plus que des croissances molle à la limite de la récession dans les pays occidentaux. Même l’Allemagne en Europe et les pays émergents dans le reste du monde ne sont plus épargnés par le ralentissement qui s’annonce.

Déjà les premiers indicateurs se mettent au rouge dans le secteur IT. IHS iSuppli a annoncé il y a deux semaines que le stock de semi-conducteur chez les fabricants de composants continuait de grossir malgré les pénuries dues au séisme japonais. Au deuxième trimestre, il a ainsi atteint 81,5 jours de fournitures contre 80,3 au premier trimestre.

Une enquête réalisée par WitsView citée par Digitimes, montre que les livraisons de dalles d’écrans plats ont reculé de 11% en juillet par rapport à la même période de l’année dernière (et de -5,2% par rapport à juin). Les livraisons de moniteurs pour PC sont en recul de 7,9% et même les écrans de tablettes reculent de 1,9% par rapport à juin.

En France, les statistiques des grossistes collectées par Context, montrent qu’en raison des baisses de prix que les fabricants ont dû consentir pour écouler leurs invendus (en particulier Acer dont les livraisons ont chuté de 50% au deuxième trimestre selon Gartner), les ventes de PC dans le channel ont reculé de 13,5% en valeur (malgré une hausse honorable de 6% des volumes).

Un ralentissement du business qui ne concerne malheureusement pas que les PC, soupire le pdg d’un grossiste qui note que tous les segments de produits sont touchés à des degrés divers, « y compris les logiciels qui marchaient très fort jusque là ». Dans ce contexte, même le Syntec a été obligé d’admettre dans Les Echos récemment que « les anticipations de prises de commandes pour les prochains mois [étaient] moins élevées qu’auparavant du côté des éditeurs et des SSII ».

Et voilà comment le retournement soudain de la conjoncture risque de gâcher un millésime 2011 qui s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices.