Les valeurs technologiques ont dévissé dans le sillage de l’ensemble des marché boursiers ces deux dernières semaines. La nouvelle récession économique qui se profile n’épargnera pas le secteur IT.

 

Les valeurs technologiques n’ont pas été épargnées par l’effondrement des cours qui a marqué les marchés boursiers du monde entier ces derniers jours. À la cloture du Nasdaq lundi 8 août, Apple cédait 12,4% par rapport au 26 juillet dernier, date du début du reflux. Dans le même temps, Microsoft reculait de 12,8%, Google de 12,3%, Cisco de 14,4%, HP de 17,7%, IBM de 8,7%, Intel de 11,3%, Oracle de 18,4%. En France, France Télécom perdait 8,4%, Atos -17,4%, Steria 20,9%, Capgemini 31%, Computacenter 20,1%, Econocom  15,2%, Overlap 30,4%, Groupe Open 16,4%, LDLC 16%…

Plus qu’un défaut de remboursement des dettes souveraines c’est un ralentissement économique généralisé que semblent craindre les opérateurs à travers ce nouvel accès de faiblesse boursier. Avant même son déclenchement, la croissance mondiale donnait déjà des signes d’anémie. Dans ses prévisions de juin, le Fonds monétaire international (FMI), avait revu ses prévisions à la baisse par rapport à mai en n’anticipant plus que 2,2% de croissance pour les pays développés et 2,5% pour les Etats-Unis, rappelle Le Monde.

 

Un scénario encore trop optimiste au vu des dernier chiffres publiés fin juillet : la croissance américaine n’a pas dépassé 1,3% en rythme annuel au deuxième trimestre (au lieu des 1,8% attendus). Pire: la croissance du premier trimestre, initialement annoncée à 1,9%, a, fait exceptionnel, été révisée à la baisse. Elle n’aurait en réalité pas dépassé 0,4%, ce qui positionne la croissance américaine à moins de 1% en rythme annuel. Du coup, certains analystes tels JPMorgan ou Goldman Sachs envisagent désormais sérieusement l’hypothèse d’une récession américaine qui aurait pour effet d’entraîner l’ensemble de l’économie mondiale.

Dans ce contexte, il y a fort à craindre que l’embellie constatée depuis un an dans le secteur IT en France ne fasse long feu. Selon le Syntec, cité par Les Echos, « les anticipations de prises de commandes pour les prochains mois sont moins élevées qu’auparavant du côté des éditeurs et des SSII ». Et inutile de tabler sur une relance des ventes de matériels. Au contraire. IHS iSuppli vient d’annoncer que le stock de semi-conducteur chez les fabricants de composants continuait de grossir malgré les pénuries dues au séisme japonais. Au deuxième trimestre, il aurait atteint 81,5 jours de fournitures contre 80,3 au premier trimestre.

A la lumière du scénario de 2008, on peut prédire que si le ralentissement de l’économie mondiale se se confirme, la chute de la demande dans le secteur IT ne sera pas brutale et que les offreurs bénéficieront encore de quelques trimestres de croissance liés à l’inertie inhérente aux projets déjà entamés ou dont les budgets ont été programmés. Mais ils risquent à contrario d’attendre plus longtemps la reprise.