Le blog BGR (pour Boy Genius Report) est en ce moment le lieu d’expression favori de salariés et anciens salariés de RIM qui, sous couvert d’anonymat, remettent en cause la stratégie des dirigeants du Canadien.

L’un de ces anonymes, qui se définit comme un collaborateur de haut niveau du fabricant, a ainsi publié une lettre ouverte dans laquelle il pointe notamment le manque d’intérêt de la société pour le client final, une plateforme de développement obsolète et laborieuse, un management inefficace, un nombrilisme idiot et une gestion du personnel « à la soviétique ».

Les autres témoignages, et les réactions de lecteurs, vont généralement dans le même sens. Un salarié reproche ainsi à la direction d’être composée d’anciens responsables de chez AT&T, Microsoft, Palm ou Google, étrangers à la culture de RIM.

« Un grand nombre de nos dirigeants viennent de chez AT&T, et sont arrivés chez nous avec des idées en vigueur dans une vieille industrie qui se débat avec les procédures », analyse ce salarié avant d’ajouter « RIM n’est pas AT&T, RIM n’est pas Microsoft, RIM n’est pas Google, RIM n’est pas Palm. RIM est RIM et a besoin d’être focalisé sur une créativité RIM, sur des idées RIM, et sur une direction RIM ».

Devant ce tir de barrage, la direction a répondu. Après avoir mis en doute la qualification de « collaborateur de haut niveau » de l’auteur de la lettre ouverte, elle reconnaît que RIM se trouve à la fin d’une période de transition plus longue que prévue. Elle affirme cependant que sa solide position financière (3 milliards de dollars de cash et pas de dettes) lui permettant de saisir des opportunités, sa forte profitabilité (695 millions de dollars de générés au cours du dernier trimestre) et sa croissance à l’international l’autorisent à garder confiance dans l’avenir, ajoutant pour conclure qu’elle est « plus que jamais apte à satisfaire ses clients loyaux et ses partenaires autour du monde. »

Pas sûr que cela réglera ses problèmes, bien réels, et rassurera ses collaborateurs qui semblent pour le moins déboussolés.