Victime du Covid ou mauvaise gestion ? Scala, la filiale marseillaise de la société de services parisienne Quanteam, est en redressement judiciaire depuis le 1er avril. Ses quelque 120 salariés n’ont pas été payés pour le mois de mars. Parmi eux, une dizaine de collaborateurs tunisiens en détachement en France, coincés sur le territoire national en pleine pandémie.

Cette procédure collective serait justifiée par les pertes de Scala. De fait, rachetée en 2016 à la barre du tribunal dans le cadre d’une procédure prépack, la société a perdu de l’argent entre 2016 et 2018. Mais d’après une source interne, elle était revenue à l’équilibre en 2019 et affichait des taux de croissance annuels de l’ordre de 15%. Du reste, avec ses 3,7 M€ de résultat net en 2018 (et plus de 3,2 M€ l’année précédente), Quanteam, n’est pas à proprement parler dans le besoin.

Plus étonnant, Scala aurait fait l’objet d’une offre de rachat de ses deux fondateurs Benoît Mauran et Robert Bravo, appuyés par un fonds d’investissement. Restés à la direction opérationnelle de la société, et principaux artisans de son redressement, ces derniers espéraient reconquérir leur indépendance perdue en 2016. Des négociations auraient même démarré avec Quanteam jusqu’à ce que ce dernier les stoppe mi-février au motif que la date butoir contractuelle était dépassée.

De source interne, la crise Covid-19 a pu jouer un rôle dans la détérioration des comptes de la société mais sa trésorerie aurait dû être largement suffisante pour payer les salaires de mars. Contacté, Julien Bensoussan, le PDG de Quanteam, n’a pas souhaité s’exprimer.

Spécialisée dans le conseil en finance, Quanteam revendiquait 81 M€ de chiffre d’affaires en 2018 – en incluant ses filiales Scala et Asigma en France et ses filiales étrangères – pour un effectif de près de 800 collaborateurs.