La jeune Fédération des revendeurs et prestataires informatiques frappe fort pour l’une de ses premières déclarations publiques en appelant ses adhérents à boycotter les notebooks MSI.


C’est à notre connaissance une première dans l’écosystème informatique : une organisation professionnelle de revendeurs qui appelle au boycott d’une marque. En l’occurrence, la toute jeune FRP2I (Fédération des revendeurs et prestataires informatiques indépendants), créée il y a tout juste un an, vient de diffuser un communiqué exhortant ses adhérents à ne plus distribuer de portables MSI. Ce dernier s’était pourtant imposé comme le deuxième fournisseur de portables des 54 premiers membres de la FRP2I en 2008 (juste derrière Asus), avec près de 30% de leurs ventes cumulées. Raison de ce courroux : la dégradation supposée de la qualité des produits et du SAV.

« Depuis quelques mois, le taux de panne a explosé, atteignant parfois les 10% voire 30% chez l’un de nous, témoigne Emmanuel André, président de la FRP2I. Les portables qui reviennent présentent en général des problèmes de mémoire, de disque, voire des pannes inconnues qui les empêchent de démarrer. Quant au SAV, il présente des signes manifestes d’engorgement avec des délais atteignant trois semaines. Et comme à chaque fois qu’on lui signale des soucis techniques, MSI nous répond qu’il est en train de travailler sur son schéma SAV. Autant dire que rien ne change. D’où notre décision de marquer le coup en lançant cet appel au boycott ».


Chez MSI, Frédéric Oster, son country manager, ne cache pas sa stupéfaction face à cette démarche. « Notre taux de panne est sans rapport avec les chiffres annoncés par la FRP2I et la majorité de notre SAV est traité en moins de quinze jours, acheminement compris », s’insurge-t-il. Et de rappeler qu’il est l’un des rares constructeurs à assurer une garantie de deux ans pièces et main d’œuvre et à prendre en charge les frais d’enlèvement et de réexpédition. Selon lui, les disfonctionnements rapportés par la FRP2I seraient des « cas particuliers ne reflétant pas la réalité du business MSI en France ».

« Contrairement à ce que prétend la FRP2I, la qualité de notre SAV, dont les effectifs ont doublés en 18 mois pour accompagner la croissance de nos ventes, s’est améliorée en 2009 par rapport à l’année précédente ». Pour lui la cause est entendue, la FRP2I souhaite ni plus ni moins que ses membres puissent assurer eux-mêmes les prestations de SAV, ce pour quoi MSI n’est pas organisé, et a monté cette affaire en épingle pour se faire de la publicité à bon compte.

Une accusation que récuse Emmanuel André. « Certes, une telle polémique ne va manquer d’apporter une exposition à la Fédération. Mais elle a surtout pour but de montrer qu’on est capables de parler d’une seule voix et de rééquilibrer le rapport de force habituel qui existe entre les fournisseurs et les revendeurs ».

 

Note du Rédacteur : Nous avions déjà relayé il y a un an les récriminations de certains revendeurs concernant la qualité des produits et du SAV MSI. Cet article avait alors suscité une pluie de commentaires (27 !), la plupart récusant la thèse de la détérioration du service MSI. Beaucoup avaient été écrits par des membres de la CRI (Communauté des Revendeurs Informatiques), dont la FRP2I est une émanation. Aujourd’hui, leur position sur ce sujet semble donc avoir évolué. La question continue toutefois de faire débat, à en juger par les commentaires déjà reçus (voir ci-dessous).