En interrogeant plusieurs spécialistes de l’emploi informatique il se confirme que les SSII se retrouvent avec de nombreux intercontrats sur les bras tandis que d’autres secteurs embauchent. Fin de crise ?

 

Le baromètre d’HitechPros le confirme : la situation s’aggrave sur le marché des prestations en régie. Il y a aujourd’hui 4 fois plus d’offres que de demandes. Plus grave encore, la baisse de la demande est généralisée pour tous les secteurs à l’exception de l’ERP, des Télécoms et du support aux utilisateurs. La situation est particulièrement tendue pour tout ce qui touche aux clients serveurs, domaine dans lequel l’offre représente désormais 6 fois la demande.

 

Il y a aussi moins d’offres d’emploi dans le secteur informatique comme le constate Alexandre Xiradakis, directeur marketing de CareerBuilder France, la société propriétaire du site Lesjeudis.com. « Le manque de visibilité des SSII et de leurs clients se traduit par une réduction de ces offres et par un taux d’intercontrat élevé dans les sociétés de service. »

 

Notre interlocuteur tient toutefois à préciser qu’il s’agit là d’indicateurs plus ou moins fiables. « Beaucoup d’entreprises qui licencient et perdent de l’argent hésitent à publier des offres d’emplois bien qu’elles continuent à embaucher des spécialistes dans le cadre de leur réorganisation. D’autres au contraire publient des offres, non pour recruter, mais pour se constituer un vivier de compétences qu’elles pourront exploiter en cas de redémarrage de l’activité. Il s’agit aussi quelquefois de techniques de communication. On croira plus volontiers qu’une société qui recrute est en bonne santé.»

 

La situation de l’emploi des informaticiens indépendants est par contre un excellent indicateur, notamment du taux d’intercontrats dans les SSII. « La sous-traitance pour les SSII informatiques représente 20% de notre activité, explique Romain Hatchuel, directeur général délégué de Freelance.com, une entreprise spécialisée dans le freelancing et le portage salarial. Le ralentissement de la demande que nous constatons auprès d’elles signifie mécaniquement qu’elles subissent une augmentation des intercontrats. Lorsqu’une société de service se retrouve avec des gens sur les bras elle fait moins appel à nous », reconnaît-il.

 

Des secteurs qui recrutent

 

« Les SSII qui travaillent sur des projets classiques sont impactées par la crise. Nous constatons une baisse des recrutements de l’ordre de 50 à 60% », estime de son côté Jacques Froissant du cabinet Altaïde. Ce dernier constate a contrario que d’autres secteurs embauchent. « A l’autre bout, il y a des domaines qui représentent un petit volume d’activités mais qui sont en pleine croissance, comme l’e-commerce, l’édition de logiciels, l’Internet mobile ou le-commerce. »

 

Jacques Froissant affiche d’ailleurs un certain optimisme. « Il semblerait qu’on ait touché le fond. Les crises sont de plus en plus rapprochées, de plus en plus violentes, mais on en sort de plus en plus vite. C’est pourquoi je suis confiant. »

 

Il n’est pas le seul. Romain Hatchuel, est lui aussi plutôt satisfait. « Le chiffre d’affaires du premier trimestre est plutôt bon pour le freelancing. Il y a même une demande plus dynamique qu’en 2008 pour des consultants spécialisés. Une société qui déstaffe sur certains projets, qui réduit la voilure a besoin de compétences adaptées à sa situation. C’est notamment le cas pour l’infogérance. Nous avons également des clients qui échappent à la crise notamment dans le secteur des télécoms. » Notre interlocuteur se félicite par ailleurs de l’arrivée du statut d’autoentrepreneur. « Il tombe à point car il provoque un afflux de ressources indépendantes dans lequel on peut puiser. Les périodes de crise stimulent l’esprit d’entreprise chez les salariés licenciés ou qui risquent de l’être. »

 

Dans les SSII par exemple ?