Didier Taupin, directeur général adjoint de Keyrus, revient sur les raisons qui ont poussé la SSII à se séparer de son activité hébergement. Pour poursuivre cette activité, elle aurait dû consentir des investissements qu’elle n’était pas prête à faire.


Channelnews : Vous venez de vendre votre activité hébergement à ITS Integra. Vous disposiez pourtant d’une infrastructure au goût du jour répondant aux standards du cloud qui vous permettait de proposer des services de type infrastructure à la demande et des applications hébergées. Pourquoi vous en séparer ? N’est-ce pas une activité stratégique dans l’environnement actuel ?

Didier Taupin : Notre métier c’est la Business intelligence et les applications. Ça n’a jamais été les infrastructures. C’est un métier d’industriel qui va se concentrer entre les mains de quelques grosses SSII spécialisées. Nous n’avions pas la taille critique.

Pourtant, beaucoup de vos confrères semblent au contraire miser l’internalisation de l’hébergement. Ne craignez-vous pas de perdre en proximité avec vos clients ?

Didier Taupin : Je ne crois pas à l’argument de la proximité en matière d’hébergement cloud. Ce qui importe, c’est la proximité commerciale. On va continuer à garder la main sur les clients tout en sous-traitant l’hébergement.

Mais alors pourquoi avoir investi dans une telle infrastructure dans un premier temps ?

Didier Taupin : Nous avions toujours eu une activité d’hébergement qui s’était développée en marge de notre activité d’agence web mais qui vivotait. En 2009, au moment de l’émergence du cloud, nous avions décidé de moderniser l’infrastructure sur laquelle elle reposait pour accompagner un client qui nous le demandait. Cela nous a permis de gagner ou d’accélérer des affaires en proposant du IaaS et des applications hébergées à un moment où les offres étaient encore rares sur le marché. Mais depuis six mois, nous enregistrions une accélération de la demande qui nous aurait obligés à investir de manière importante. La vente à Integra nous permet de continuer à proposer des applications hébergées avec une qualité de service égale ou supérieure sans supporter les coûts d’investissement.

Sur quoi porte la transaction ?

Didier Taupin : Nous transférons les équipements et les contrats. Nous avions une vingtaine de clients ayant des applications hébergées sur nos infrastructures. Il s’agissait essentiellement de l’ERP Navision et de solutions Sage. Nous avions également quelques verticaux maison basés sur les outils BI de SAP et Qlikview. C’est une bonne opération pour nous d’autant que les investissements réalisés il y a deux ans étaient déjà rentabilisés.

Que devient l’équipe ?

Didier Taupin : Les cinq personnes qui géraient cette activité rejoignent Integra elles aussi excepté son directeur, Jérôme Parent, un grand professionnel des infrastructures, qui est parti relever un nouveau défi professionnel.