Porté par l’explosion de la demande de l’externalisation des infrastructures IT des entreprises, l’opérateur-hébergeur marseillais juge le moment opportun pour investir dans ses propres moyens de production.

 

Après avoir stabilisé son catalogue et ses compétences, l’opérateur-hébergeur marseillais veut franchir une nouvelle étape de son développement en devenant propriétaire de ses moyens de production. La société vient pour cela de souscrire un emprunt bancaire de près de 10 M€ et d’acquérir un bâtiment de 4.000 m2 en vue de construire un datacenter modulaire de dernière génération. Les études de réalisation ont déjà commencé de sorte qu’une première tranche de 600 m2 devrait être mise en service dès le mois de décembre.

Créée en 2001 par Kevin Polizzi (28 ans), alors qu’il terminait ses études d’ingénieur, la société s’est construite jusqu’à présent « au rythme du marché » en ne comptant que sur ses fonds propres et en privilégiant sa rentabilité (17% sur l’exercice 2008-2009 clos fin septembre). Mais depuis fin 2008, les choses s’accélèrent. Ayant achevé le déploiement de son réseau optique IP/MPLS à l’échelle nationale, Jaguar Network s’est attelé à la constitution de son réseau commercial.

Des agences à Paris, à Lyon et à Bordeaux


L’opérateur a ainsi ouvert une agence à Paris (mai 2009) et a recruté un avant-vente spécialisé dans les marchés publics (janvier 2010). Il est sur le point d’ouvrir deux nouvelles agences à Lyon (avril) et à Bordeaux (avant l’été) et vient d’étoffer l’agence de Paris en recrutant un avant-vente. Et il étudie d’ores et déjà son implantation à Nantes et à Strasbourg.

Misant autant sur le direct que sur l’indirect, la société s’est engagée en parallèle dans le recrutement d’un réseau de sociétés de services à qui il délègue l’exploitation des applicatifs et qui lui apportent en échange des candidats à l’hébergement. « Les clients externalisent de plus en plus l’intégralité de leur système d’information et plus seulement leur site Web ou leur messagerie », remarque Kevin Polizzi.

 

En dix-huit mois, Jaguar a ainsi fidélisé une vingtaine de SSII parmi lesquelles Capgemini, Bull, Nextecsystems ou Amesys. L’indirect a pesé 20% de ses revenus en 2009 et pourrait atteindre les 30% en 2010.

Une croissance de plus de 100% sur l’exercice en cours


Moyennant quoi, sa croissance a atteint près de 60% sur son exercice 2008-2009 (3,5 M€) et devrait dépasser les 100% sur l’exercice en cours à près de 8 M€. Sans compter les deux opérations de croissance externe qu’il prévoit de finaliser au cours des prochaines semaines et qui devraient gonfler son CA de 1,5 M€ supplémentaires.

Jaguar dit opérer désormais 600 baies réparties dans une vingtaine de datacenters. De quoi justifier la construction de son propre centre d’hébergement. « Nous souhaitons par cet investissement assurer notre indépendance à long terme et fournir une réponse personnalisée aux besoins de chacun de nos clients, explique Kevin Polizzi. Nous nous orientons à cet effet vers une solution modulaire grâce à laquelle nous serons en mesure de proposer à la fois de la très haute densité et de la performance-prix pour les PME ».