Comme beaucoup de ses consœurs, ITS Group a enregistré au premier semestre une accélération de sa croissance. Jean-Michel Bénard, son pdg, revient sur les facteurs de cet embellie et sur les difficultés qu’elle engendre.

 

Channelnews : Parleriez-vous d’accélération de la croissance à l’instar de nombre de vos confrères ?

 

Jean-Michel Bénard : D’accélération incontestablement et même de surchauffe. Le marché est reparti de manière vigoureuse et on constate désormais une tension sur l’offre. Si bien qu’on a des difficultés à sourcer nos prestations faute de bras et de compétences. On voit des candidats qui signent des contrats et qui ne se présentent pas. Et on a une problématique forte de turn over. Celui-ci est remonté à 15% de l’effectif total, soit son taux le plus élevé depuis des années.

 

Est-ce que ces tensions ont un impact sur les salaires ?

 

Jean-Michel Bénard : Bien évidemment. Mais on a déjà vécu ça. On n’aime pas le mercenariat. Ceux qui sont trop exigeants, on ne les retient pas. La bonne nouvelle, c’est que le bouchon de la hausse tarifaire est en train de sauter. Certes, il a toujours une pression sur les prix mais on explique actuellement à nos clients que les prestatations qu’ils consomment se vendent plus cher ailleurs.

 

Quels sont vos besoins en recrutement et que faites-vous pour juguler cette pénurie de candidats ?

 

Jean-Michel Bénard : Notre plan d’embauche s’élève à 250 collaborateurs cette année [sur un effectif de 1100]. Nous cherchons des managers de proximité, très opérationnels, capables de mettre en place des processus, d’être force de proposition, alliant expertise métier et compétences en management… Pour pallier le manque d’ingénieurs, nous recrutons des profils issus de filières scientifiques offrant moins de débouchés (physique, chimie..) que nous formons à l’informatique (en général sur une période de trois mois). Sinon, nous organisons des soirées de cooptation tous les deux mois avec distribution de primes à la clé, et nous utilisons les outils classiques de recrutement direct (salons, sites…). Pour le reste, nous gérons au plus près nos collaborateurs pour qu’ils nous restent fidèles.

 

Qu’est ce qui tire cette croissance ?

 

Jean-Michel Bénard : C’est principalement l’arrivée à maturité du marché en matière de pilotage à distance des datacenters. Nos clients ne voient plus l’intérêt de garder chez eux leurs infrastructures. Les tuyaux de télécommunication sont suffisamment gros pour les confier à des professionnels de l’hébergement de datacenters capables de leur offrir la sécurité et la disponibilité. Cela nous sert beaucoup en tant que prestataire spécialisé dans la gestion des infrastructures car en rappatriant nos collaborateurs des sites de nos clients vers nos propres datacenters cela nous permet de les rendre moins sujets au chant des sirènes des autres prestataires.

 

Avez-vous formalisé une offre cloud ?

 

Jean-Michel Bénard : On propose des services s’apparentant à du cloud privé depuis des années via notre filiale à valeur ajoutée ITS Integra. Au lieu de faire tourner six ou sept machines physiques en parallèle affectées chacune à un usage (développement, recettage, production, backup…), on propose à nos clients de tout virtualiser sur un seul système dédié dans le cadre d’un forfait comprenant la maintenance, l’hébergement et l’infogérance. Depuis un an nous proposons également une offre de cloud public. Nous avons investi dans notre propre infrastructure de façon à fournir de la puissance machine à la demande. Les clients ne payent que ce dont ils ont besoin et ont la possibilité de faire varier leur charge pour absorber leurs pics d’activité. Cette offre représente déjà 30% de l’activité ITS Integra [sur un total de 12 M€ de chiffre d’affaires].

 

Après les rachats de Prisme fin 2009, d’axialog en mars 2010 et, tout récemment, d’IT People, qui vous ont propulsé du 83e au 55e rang du classement des SSII françaises, êtes-vous encore en recherche d’acquisitions ?

 

Jean-Michel Bénard : Toujours.

 

Quelle est votre prévision de croissance sur l’exercice en cours ?

 

Jean-Michel Bénard : bonne mais je n’ai pas de chiffre arrêté à vous communiquer.