La SSII se donne encore deux mois pour annoncer ses prévisions de croissance pour 2009. Mais dans un entretien accordé à Channelnews, son PDG Jean-Michel Benard se dit confiant pour l’année en cours.

 

Vous venez de publier un chiffre d’affaires en hausse de 15% à 57,9 M€ pour l’exercice 2008, ce qui représente une croissance de plus du double de celle du marché. Quels sont vos objectifs de croissance pour cette année ?

 

Jean-Michel Benard : Nous n’avons pas encore établi notre prévision de croissance pour 2009. Les budgets des clients sont encore trop mouvants. Nous nous donnons encore deux mois pour affiner notre prévision. Nous la communiquerons lors de l’annonce des résultats, le 17 mars. Ce que je puis dire néanmoins, c’est que j’ai demandé que nous établissions un budget constant au titre des charges de structures. Un budget qui était en croissance de 7 à 8% en 2008. En revanche, nous maintenons nos prévisions de 270 recrutements pour un effectif de 672 collaborateurs au 31 décembre [soit un croissance d’environ 15% de l’effectif].

 

Vous ne vous attendez donc pas à ce que la crise ait des conséquences sur votre activité ? Et vous ne constatez pas d’augmentation de votre taux d’inter-contrats ?

 

Jean-Michel Benard : La crise aura incontestablement des répercussions sur nos métiers mais pour l’instant elle n’a pas perturbé notre activité. Nous sommes très peu versés dans le développement d’applications mais très orientés maintien en conditions opérationnelles des infrastructures. On perçoit juste les prémisses d’un ralentissement : on nous demande notamment de faire des efforts sur les prix. Quant aux inter-contrats, il est encore trop tôt pour parler de hausse. Il y a des à-coups d’une semaine sur l’autre mais dans l’ensemble, on ne peut pas encore parler de hausse.

 

Vous êtes très dépendants au secteur bancaire qui représente près de 50% de votre activité. Qu’est ce qui vous fait penser que vous allez résister aux fortes turbulences qui secouent le secteur ?

 

Jean-Michel Benard : Nos revenus proviennent à 44% du secteur banque-assurance mais pas du tout du secteur automobile ! (rires) Certes, le secteur bancaire est chahuté actuellement mais je pense qu’il y aura des opportunités cette année. Les banques sont confrontées à la nécessité de réformer leur système d’information, notamment sur les questions de sécurité et d’authentification suite à l’affaire Kerviel. Elles sont également engagées dans des mouvements de concentration, telle celle qui se prépare entre BNP Paribas et Fortis. Enfin, il leur reste encore énormément d’économies d’échelle à réaliser pour consolider leurs serveurs. Elles ont jusqu’ici privilégié la continuité de services et se retrouvent avec des kyrielles de serveurs à virtualiser.

 

Ainsi, vous misez donc sur les projets de consolidation pour soutenir votre croissance ! Est-ce donc que vous avez des atouts particuliers dans ce domaine ?

 

Jean-Michel Benard : En effet, nous sommes parmi les premiers sinon le premier partenaire de VMWare en France qui compte pour près de 20% de l’activité du groupe. Nous avons également développé des partenariats forts avec des éditeurs tels que Scalent, qui propose des solutions permettant d’utiliser les serveurs inactifs en puissance d’appoint, mais aussi Systancia (virtualisation d’applications) et bien sûr les grands éditeurs de référence (Microsoft, Citrix, Symantec, Oracle, CA…).