2015 a encore été une année de décroissance (-7%) pour Insight France, qui a terminé son exercice sur un chiffre d’affaires de 214 M€. Premier revendeur mondial de licences logicielles B2B, Insight voit ses revenus baisser depuis plusieurs années. En cinq ans, le chiffre d’affaires d’Insight France a ainsi reculé de près de 30%, dont 19% rien que sur les deux dernières années. Mais cette évolution des revenus est trompeuse puisqu’elle ne reflète pas une baisse d’activité mais plutôt l’évolution du modèle de licences des éditeurs. En effet, « à mesure qu’ils basculent vers le SaaS, [ceux-ci] passent progressivement d’un mode licence perpétuelle à un mode location mensuelle », note Richard Ramos, DG d’Insight France. Or, dans ce second cas de figure, Insight ne reconnaît que ce que les clients consomment dans l’année. Ce qui ne représente forcément qu’une fraction des revenus qu’il aurait pu tirer de la vente d’un nombre équivalent de licences perpétuelles.

Mais, logiquement, après quelques années de contraction, les revenus d’Insight devraient repartir à la hausse, les revenus des licences locatives étant par nature récurrents, contrairement à ceux des licences perpétuelles. Ce retour à la croissance devrait se produire à partir de 2018, a calculé Insight.

En attendant, pour compenser la baisse de ses revenus licences, Insight mise sur l’accélération de ses ventes de solutions, qui combinent licences, matériels et services associés. Insight dispose actuellement de 5 grandes familles de solutions, parmi lesquelles des solutions de mobilité (packs incluant la location des terminaux, les logiciels associés, le support téléphonique, l’assurance, la création de masters…) et des solutions de communications unifiées (à base de Surface Hub et de Skype). Insight propose également une solution de Cloud hybride, qui associe une prestation de conseil visant à identifier les applications susceptibles de migrer dans le Cloud et la réalisation de cette migration.

Au-delà des solutions, Insight mise beaucoup sur le développement de ses services. Le revendeur en propose de trois sortes : les services de conseil en lisencing  (Lisencing consulting services ou LCS), le conseil en amont adossé à des expertises technologiques précises (par exemple la sauvegarde) et les services managés, qui consistent à externaliser la supervision et le support d’applications d’entreprises. Cette activité représente encore moins de 10% des revenus d’Insight France mais elle est en forte accélération, dixit Richard Ramos.

Et surtout c’est elle qui a permis à la filiale française de revenir à une exploitation équilibrée depuis deux ans. Encore en souffrance en 2014 (-3 M€) en raison principalement des rétributions internes et des taxes, le résultat net est revenu quasiment à l’équilibre (-200K€) l’année dernière.

Pour développer son activité services, Insight a bien-sûr significativement étoffé son équipe de consultants avec six nouveaux ingénieurs recrutés cette année. La société compte désormais 24 ingénieurs et techniciens sur un effectif de 116 personnes.