Une grève d’une demi-journée a été suivie le 4 mars par plus de 2.500 salariés chez Atos-Origin, une SSII peu habituée à ce type de mouvement. Les syndicats exigent 162 euros d’augmentation pour tous.

 

Rennes, Blois, Pessac, Paris Daumesnil, Nantes… en tout une quinzaine d’établissements d’Atos-Orgin ont connu le 4 mars une grève d’une demi-journée qui, estime l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT et specis-UNSA), a été suivie par près de 3.000 salariés. Raison principale du mécontentent : un gel des salaires pour la 4ème année consécutive, seuls les revenus inférieurs à 30.000 euros bénéficiant d’une augmentation de 0,45%. Mesure qui ne concernerait qu’environ 740 personnes sur les 150.000 employées par le groupe.

Les salariés évoquent également l’inégalité entre hommes et femmes et craignent un transfert d’activités vers les pays à bas coût, notamment l’Inde. Certains tracts exhibés jeudi pointaient du doigt le salaire de Thierry Breton qui représenterait 27 fois le salaire moyen de l’entreprise. « Il touchera certainement sa prime de 1,2 millions pour objectifs atteints alors que l’ensemble des salariés n’aura pas d’augmentation », dénoncent les syndicats qui réclament 162 euros mensuels supplémentaires pour tous.

La direction rappelle de son côté que l’entreprise a recruté 800 salariés l’année dernière, en pleine période de crise. Elle propose, par ailleurs, de porter l’enveloppe d’augmentation salariale à 1 % à compter du 1er juillet 2010 en fonction des résultats de la société. Elle rappelle enfin que les salariés de la branche Worldline (transactions électroniques) conserveront leur statut actuel ainsi que leur prime d’intéressement.

Un lettre ouverte à Nicolas Sarkozy a été mise en ligne du site CFDT de la branche Intégration. « M..Breton met en danger l’entreprise, applique les mêmes programmes Top (réduction de tous les budgets y compris celui de la formation [annulé et non consommé]) et Lean comme il l’avait fait à France Telecom, avec les effets désastreux que vous connaissez », peut-on y lire.

 

Ce texte virulent qui évoque également un « patron voyou », « ancien Ministre de l’Economie Française, donc au fait du moteur de la croissance, qui s’emploie à détruire le pouvoir d’achat et les emplois de ses salariés », n’aurait pas été validé par l’ensemble des syndicats. C’est du moins ce qu’affirment nos confrères du MagIT. A la direction on juge ces propos diffamatoires.

L’ambiance se détériore donc de plus en plus au sein du groupe. Bien qu’aucune suite à la grève du 4 mars n’ait été décidée pour le moment, il est probable que la SSII – rebaptisée Atos Orégim par les syndicats – fera encore parler d’elle dans les prochaines semaines.