Le fonds activiste Elliott Management a pris la semaine dernière une participation de 7,1% dans Citrix. A cette occasion il a fait parvenir au conseil d’administration de l’éditeur une lettre indiquant qu’il souhaitait une

réorganisation de la société, nous apprend Forbes.

Il demande notamment au spécialiste de la virtualisation de réduire ses coûts de R&D, de réaligner ses investissements vers des produits à la rentabilité assurée et d’abandonner ou de réduire fortement le financement de solutions situées hors de son coeur de cible.

Il souhaite également une forte réduction des coûts opérationnels.  » La structure de coûts de Citrix est le résultat d’une superposition complexe de couches et de dépenses. Cette structure est devenue complètement inefficace en termes de coûts réels et n’est pas en mesure de générer une croissance du chiffre d’affaires « , indique le document, précisant que la direction des ventes et le marketing  » fonctionnent bien en dessous des indicateurs du secteur en matière d’efficacité. « 

Sabrer dans le channel

Il pointe par ailleurs du doigt la stratégie réseau et souhaite un remaniement de la direction en charge du channel.  » La stratégie réseau englobe beaucoup trop de partenaires, d’importantes ressources étant consacrées à des partenaires de petite taille « , précise encore la lettre, ajoutant qu’il faut réduire le nombre de partenaires.

Il estime enfin qu’il faut envisager la vente ou la restructuration d’entités jugées par lui sous-performantes telles que CloudBridge, CloudPlatform et ByteMobile, et d’améliorer le rendement de services à forte valeur ajoutée comme GoToMeeting et NetScaler.

Elliott indique qu’il est.prêt à collaborer et à entamer un dialogue avec la direction et le conseil d’administration de Citrix qu’il souhaite rencontrer rapidement afin de présenter son plan et  » d’envisager quelles sont les étapes nécessaires à son implémentation « .
 » Nous ne pouvons passer sous silence le fait que, pas plus tard que le mois passé, la société a résisté à répétition a des appels de la communauté des investisseurs en faveur d’un véritable changement. Elliott est prêt à mettre directement en oeuvre ces changements. Il est cependant préférable pour Citrix d’accepter cette offre de coopération et pour nous de procéder ensemble rapidement et de manière concertée « , menace le fonds.

En réponse à cette lettre, Citrix indique qu’il a toujours maintenu le dialogue avec ses investisseurs et accepte volontiers leur contribution.  » Nous allons étudier les proposition d’Elliott et leur répondre ainsi que nous le faisons avec tous les actionnaires qui souhaitent coopérer avec nous. Le conseil d’administration et le management de Citrix évaluent continuellement toutes les idées permettant à augmenter la valeur pour l’actionnaire et s’engagent à agit dans l’intérêt de tous les actionnaires « , ajoute l’éditeur.

La terreur des entreprises, et des gouvernements fortement endettés

Elliott Management, qui vient par ailleurs d’investir dans l’opérateur de réseau dédié à l’IoT Sigfox, a au cours des dernières années joué un rôle prépondérant dans la vente de BMC Software, Blue Coat, Novell ou encore Riverbed. Il fait également pression pour un changement de stratégie chez EMC, Juniper et Compuware afin d’augmenter la valeur de ces entreprises pour leurs investisseurs.

En dehors de ses investissements dans le secteur informatique, Elliott Management s’est également spécialisé dans le rachat à bas prix de dettes souveraines auprès de créanciers. dettes dont il exige ensuite le remboursement auprès des tribunaux. C’est dans ce contexte qu’il réclame 1,7 milliard de dollars au gouvernement argentin.