47 licornes sur le continent européen dont 11 orientées entreprises et 36 consommateurs, une valorisation moyenne de 2,8 milliards d’euros, telle est la situation actuelle présentée dans le dernier rapport de GP Bulhound, intitulé « European Unicorns 2016 ».

Les licornes[1] sont des startups dont la valorisation dépasse le milliard de dollards. Selon l’édition du rapport 2016 de la banque d’investissement GP Bulhound, La liste des licornes s’est augmentée de 7 startups (10 entrantes, 3 sortantes). En 2014, GP Bulhound questionnait l’idée pour l’Europe de créer de telles sociétés. La preuve est donc ainsi faite. Au palmarès des licornes, c’est le Royaume-Uni qui est largement en tête avec 18 sociétés représentant une valorisation cumulée de près de 40 milliards de dollars, devant la Suède (7 sociétés pour $31Mds), l’Allemagne (6 pour $20,8Mds). Malgré la dynamique qui existe actuellement sous la bannière de la FrenchTech, la France est quatrième avec 3 licornes pour une valeur de 7,2 milliards de dollars. Il s’agit de Blablacar, Vente Privée et Criteo.

Une des grandes différences entre les licornes européennes et leurs homologues américaines est le revenu moyen s’élève à 315 M$ pour les premières et seulement 129 M$. Cela s’explique par les auteurs du rapport par une différence d’état d’esprit des investisseurs. Aux Etats-Unis, les investisseurs fondent leurs décisions sur la croissance potentielle – une perspective rendue possible par l’énorme quantité de fonds disponible à travers l’Atlantique. En conséquence, il y a plus de licornes aux États-Unis, mais elles sont évaluées, en moyenne, à 46 fois leur revenu. En Europe, où les licornes sont évaluées, sur en moyenne 18 fois leur chiffre d’affaires, les investisseurs font preuve d’une plus grande rationalité et s’appuie plus sur des preuves de réussite que sur des promesses dans l’objectif de verser des dividendes pour les années à venir. Il y a là une approche du risque qui est donc assez différente. Cette survalorisation américaine créé donc automatiquement plus de licornes aux Etats-Unis qu’en Europe. Les licornes européennes sont également plus solides, 60 % d’entre elles sont profitables, une proportion supérieure à ce que l’on connait aux Etats-Unis.

Dans l’ensemble, la valeur cumulative des licornes a augmenté, passant de 122 milliards $ en 2015 pour $ 131 milliards en 2016. Pendant ce temps, les valorisations moyennes sont quasiment inchangées en passant de 3 milliards $ en 2015 à 2,8 milliards $ notamment en raison de l’arrivée de plusieurs nouvelles jeunes pousses dont il faut signaler la diversité avec trois pays qui ont produit leur première licorne : Luxembourg, Danemark et Suisse.

Au-delà des licornes, il y a les decacorns, les entreprises dans le domaine des technologies qui vont dépasser le seuil des 10 milliards de dollars. Dans ce match, la plus avancée est la suédoise Spotify qui est valorisée à 8,5 milliards de dollars devant l’allemande Zalando avec 8,1 milliards de dollars.

Frédéric Mazella, fondateur de Blablacar

Dès le premier jour en 2003 date de notre création, nous savions que notre système de covoiturage devenir une plate-forme globale, et pour réussir nous devions au-delà des frontières. La croissance d’une entreprise aux États-Unis est comme courir un 100m plat ; en Europe, il est l’équivalent d’un obstacle 110m haies : 28 pays, 28 langues, plusieurs devises, les différentes cultures et lois du travail. S’installer dans un nouveau pays est une nouvelle course d’obstacle. En revanche, ceux qui réussissent sont très robustes. Une fois que vous avez adapté l’ensemble de votre entreprise de 15 cultures différentes ou plus, vous êtes prêt pour aller plus loin.
Nous n’avons jamais essayé de réinventer la roue avec notre technologie. Nous nous sommes concentrés en étant pionnier du concept de conduite partage. Donc, nous devons comparer avec les géants de la technologie tout le temps. En mai, nous avons rencontré les entreprises de la Silicon Valley telles qu’Airbnb, Slack, Linkedin, Facebook, WhatsApp, Twitter, Paypal et Salesforce, pour partager des méthodes et de l’expérience.

Nous croyons en une culture de partage qui profite tout le monde. L’analyse comparative est dans notre ADN. Nous nous comparons nous-mêmes à la concurrence tout le temps dans le plus large secteur. 70 à 80 % des initiatives internes sont lancées à partir de ces points de repère. Dans le domaine du covoiturage, il n’y a pas directe concurrents.

Nous ne savions pas exactement quel modèle de développement lorsque nous avons commencé à Paris plus de 10 ans. Nous avons tout fait au fur et à mesure, business models, produits et solutions, marketing, expérience utilisateur avec comme ambition de devenir l’une des les entreprises à plus forte croissance en Europe.
En France, nous assistons à une accélération avec des entreprises atteignant une échelle mondiale, il suffit de regarder Criteo, SIGFOX, Deezer, Drivy et Doctolib, par exemple. Aujourd’hui, nous sommes à 500 salariés, avec 30 millions de membres dans 22 pays différents à travers le monde.

[1] Dans l’industrie du capital de risque, une licorne se réfère à toute entreprise de technologie de démarrage qui atteint une valeur de marché du dollar de 1 milliard $, tel que déterminé par l’investissement privé ou public. Le terme a été inventé par Aileen Lee, fondateur de Cowboy Ventures.

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