Les synergies liées à l’acquisition d’Eudasys vont générer 50% de croissance sur trois ans, estime son pdg, Henri Juin, qui table sur un chiffre d’affaires de 300 M€ en 2013, hors croissance externe.


Channelnews : Vous venez de racheter pour 12 M€ Eudasys, un intégrateur de stockage d’une trentaine de personnes ayant réalisé 27 M€ de chiffre d’affaires en 2010. Votre objectif revendiqué étant de renforcer votre pôle stockage et virtualisation, créé il y a un an. Que pèse désormais cette activité au sein de Telindus France ?

Henri Juin : Eudasys est tourné vers une clientèle de grands comptes à qui il propose des solutions et des services de stockage et de virtualisation d’infrastructures. Cette acquisition nous permet notamment de renforcer notre activité autour des datacenters, qui devrait représenter quelque 50 M€ cette année sur les 230 M€ budgétés.

Quelles expertises vous apporte Eudasys dans le détail ?


Henri Juin : On récupère un partenariat très fort avec EMC ainsi qu’avec VCE, son partenariat croisé avec Cisco et VMware. On devient ainsi le numéro un français des  solutions convergentes vBlock. Au passage, on renforce nos relations avec VMware, Netapp et Cisco (sur la partie systèmes). Des partenaires qui ne sont présents à notre portefolio que depuis dix-huit mois mais qui sont devenus majeurs. Mais Eudasys, c’est surtout une belle acquisition dont on attend énormément de synergies.

Qu’en attendez-vous en termes de business ?


Henri Juin : Nous avons bâti un plan de croissance organique ambitieux pour les prochaines années. Nous visons ainsi 300 M€ d’ici à trois ans [contre 200 M€ réalisés en 2010]. Dans cette perspective, nous devrions largement dépasser les cinquante recrutements que nous avions initialement prévu cette année. Depuis le début de l’année, nous en sommes à près de quarante recrutements (soit une vingtaine d’embauches nettes sur un effectif de 700 personnes). Rien que sur l’activité stockage et virtualisation, nous sommes en cours de recrutement d’une dizaine de personnes.

Que devient l’équipe dirigeante d’Eudasys et notamment son patron, Louis Boutros ?


Henri Juin : Il n’y a aucun licenciement de prévu et nous avons nommé Louis Boutros à la direction de notre activité datacenter.

C’est votre première acquisition depuis cinq ans, après la vague de rachats du début des années 2000 (Organimar, Arche Communications…). Est-ce le début d’un nouveau cycle de croissance externe ?


Henri Juin : Tout ce que je peux dire, c’est que l’activité est bonne et que notre actionnaire Belgacom a des fonds.

 

En renforçant votre BU stockage et virtualisation, vous maîtrisez désormais pleinement les quatre pilliers du cloud, à savoir les systèmes et la virtualisation, les réseaux, le stockage et la sécurité. Projetez-vous d’exploiter vos propres datacenters afin d’offrir des services de cloud à vos clients ?


Henri Juin : Non, nous n’avons pas vocation à devenir opérateur de services. On cherche à accompagner nos clients grands comptes qui sont dans une logique de réorganisation de leurs datacenters et de développement de clouds privés. On leur propose de les aider à constituer ces clouds privés et à les exploiter.

Outre les marques que vous avez citées tout à l’heure, quelles sont celles qui prennent de l’ampleur actuellement au sein de votre portefeuille de solutions ?


Henri Juin : Nous nous sommes renforcés sur CheckPoint, dont nous sommes désormais le premier partenaire en France. Nous avons également remporté de belles affaires autour des offres de communication unifiées Microsoft Lync en 2010. Palo Alto et Ipanema font également partie des acteurs qui montent. À noter que pour tous ces acteurs, nous disposons du niveau maximum de certification. Ainsi, nous disposons de quelques 170 certifications rien que sur la marque Cisco.

A propos de Cisco justement, pensez-vous comme certains analystes que l’érosion de sa croissance et de sa rentabilité constatée ces derniers mois représente une menace, voir le signe du début du déclin ?


Henri Juin : Pas du tout. Certes, ses taux de croissance et de rentabilité, longtemps exceptionnels, tendent vers un niveau plus standard. Mais ils restent très élevés. Pour le reste, les produits de Cisco restent les meilleurs. Et on ne constate pas de montée en puissance de ses concurrents. Peut-être que la bataille se situe sur le bas du marché. Mais les grands comptes restent très sensibles au professionnalisme inégalé de Cisco.

Quelles sont les grandes tendances du marché pour cet exercice 2011 ?


Henri Juin : L’année va être très marquée par les datacenters et les communications unifiées. La sécurité également redevient une préoccupation majeure des clients après une période de moindre investissement liée à la crise.

Comment vont se répartir vos revenus entre vos différentes activités ?


Henri Juin : Cette année, les réseaux devraient peser 130 M€ de nos revenus (dont 30 M€ de communications unifiées), la sécurité 50 M€ et les datacenters 50 M€.