Les actionnaires d’Altis Semiconductor viennent de présenter un nouveau plan de cession de l’usine, lequel « ne » prévoit que 400 suppressions de postes sur 1.400. « Peu crédible » estiment les syndicats.

 

Lundi, IBM et Infineon, actionnaires d’Altis Semiconductor, dévoilaient au cours d’un CE extraordinaire le scénario de reprise de la société, scénario qui devrait être finalisé pour le 30 juin. Il s’agiit en fait d’une nouvelle mouture du projet, le consortium russe AES/GIS ayant semble-t-il définitivement jeté l’éponge. C’est du moins ce que l’on affirme du côté de Bercy, qui suit l’affaire de près. Selon les actionnaires, le repreneur serait cette fois français. La cession s’accompagnerait du départ de 400 salariés sur les 1.400 personnes qui – après un nouveau comptage – figurent toujours sur la liste du personnel.

 

Plutôt mesuré – surtout par les temps qui courent – cet embryon de plan laisse toutefois les syndicats perplexes.
« Nous avons deux grands problèmes sur les bras aujourd’hui. Le premier c’est que 400 personnes quitteront bientôt l’entreprise dans des conditions que l’on ne connaît pas, les négociations débutant la semaine prochaine. Le second, c’est que nous pensons que la situation des 1.000 salariés qui resteront ne sera pas meilleure, le site étant condamné à moyen terme », explique Frédéric Brunier, secrétaire CFDT du CE.

 

Le syndicaliste rappelle en effet que le secteur des semi-conducteurs traverse en ce moment une crise particulièrement grave, ce qui limite fortement la recherche de nouveaux débouchés. « Notre capacité quotidienne est de 1.000 tranches. Or les seuls clients que nous comptons à ce jour sont nos deux actionnaires qui se sont engagés à nous acheter 400 tranches par jour en 2010 et 325 en 2011. Quand on sait que le point mort se situe à 700 tranches on peut se faire du souci. On nous annonce qu’il faut trouver des clients et développer de nouveaux produits. C’est complètement irréaliste sans équipe commerciale et avec un très petit service design. Nous sommes donc très pessimistes sur la pérennité du site au-delà de 2011.»

 

Ce qui inquiète également le personnel et les syndicats, c’est l’anonymat conservé par le repreneur. « Le fait qu’il ne souhaite pas se dévoiler à un mois de l’échéance participe à l’opacité et au manque de sérieux du projet. On a le sentiment qu’il sera celui qui éteint la lumière en partant. »

 

IBM et Infineon souhaitent-ils laisser à d’autres la responsabilité d’un licenciement massif ? Rien n’est à exclure, d’autant que les deux actionnaires semblent prêts à toutes les concessions pour se débarasser du site. « A l’origine, ils le vendaient pour plusieurs centaines de millions. Aujourd’hui, ils la cèdent pour un euroe symbolique et laissent même du cash pour faire tourner l’usine », s’étonne Frédéric Brunier.