Dix-huit mois après avoir repris l’activité négoce d’infrastructures d’Ares en Ile-de-France (128 personnes), SCC s’apprête à racheter les activités infogérance associées (330 personnes).

 

La vente à la découpe reprend de plus belle chez Ares. Après avoir cédé ses activités infrastructures durant l’été 2008, juste avant sa mise en redressement judiciaire, Ares s’apprête aujourd’hui à se séparer de ses activités infogérance d’infrastructures (basées en Ile de France et à Toulouse). Un morceau qui représente environ un quart du périmètre actuel d’Ares, soit environ 17 M€ de chiffre d’affaires en année pleine (sur les 71,2 M€ réalisés sur l’année 2009) et un effectif de 330 personnes (sur 1.000). L’heureux acquéreur est SCC, qui va ainsi réaliser une superbe opération.

En effet, ce dernier va notamment hériter du Centre d’exploitation, de téléservices et d’hébergement informatique d’Ares (CETHIA), qui héberge, exploite et supervise les infrastructures de quelques-uns de ses principaux clients. Implanté à Aubervilliers dans le datacenter de Completel, ce centre représente à lui seul près d’un tiers de l’activité cédée et emploie une soixantaine de personnes. Il permettra à SCC d’élargir son champ d’action en se dotant d’une activité hébergement qui lui manquait encore.

Au passage, SCC, qui avait déjà racheté les activités ventes d’infrastructures IDF d’Ares en juillet 2008, renforcera ses capacités d’intégration sur les infrastructures à forte valeur ajoutée, avec la quarantaine d’experts de son pôle expertise (ETI) et étoffera significativement son activité exploitation de serveurs, qui restait sous-développée par rapport à l’infogérance des postes de travail. À Toulouse, il récupèrera une quarantaine de techniciens et d’ingénieurs à demeure chez les clients. L’activité services managés de SCC devrait désormais désormais dépasser les 130 M€ de CA avec plus de 1.600 collaborateurs.

Le montant de la transaction n’est pour l’instant pas connu mais il devrait être substantiel compte tenu de la récurrence des activités cédées et du fait qu’elles seraient profitables (selon SCC). Du reste, le contrat de cession n’est pas encore finalisé, Ares étant sous le régime d’un plan de continuation et ayant à ce titre besoin du feu vert du Tribunal de commerce d’Evry. Des procédures qui devraient au mieux prendre deux mois si tout se passe bien. Décision a donc été prise de transférer les activités à SCC sous la forme d’un contrat de location-gérance le temps que la cession définitive soit conclue.

A l’issue de cette opération, si elle va à son terme, Ares aura définitivement tourné la page des infrastructures, qu’il s’agisse de leur commercialisation ou de leur exploitation. Lui restera alors ses services d’assistance technique et ses activités autour des applicatifs. Cette cession marquera également l’échec de la stratégie mise en place en 2008 consistant à séparer les activités négoces des activités infogérance. Comme l’admet Ares dans un mail diffusé aux salariés, les activités en passe d’être cédées n’avaient gagné aucun nouveau contrat significatif au cours de l’année écoulée. L’explication se trouve dans la situation financière du groupe, certes, mais également dans le fait que ce sont les activités négoce qui ont de tout temps alimenté les activités infogérance.

Reste un certain nombre de questions sans réponses : les actionnaires n’ont-ils pas leur mot à dire concernant une transaction qui va encore amputer leur actif d’au moins un tiers de sa valeur ? En vendant ses activités les plus rentables, Ares ne risque-t-il pas de retarder son retour à la profitabilité, voire de ne pas tenir l’échéancier de son plan de continuation ? Le produit de la cession suffira-t-il à reconstiruer les fonds propres ou faudra-t-il se séparer d’autres pans d’activités ? En somme, la stratégie suivie est-ellle la bonne ? Contactée, la direction d’Ares n’a pas donné suite.