Mais jusqu’où ira Patrick Drahi ? Après avoir acquis Virgin Mobile France en juin dernier pour 325 millions d’euros, mis la main sur SFR pour 13,5 milliards d’euros et fait une offre de 7,0 milliards d’euros pour racheter 

Portugal Telecom, l’homme d’affaires franco-israélien souhaite à présent s’offrir Bouygues Telecom.
 » A l’heure actuelle, nous sommes en train d’intégrer SFR, mais si nous recevons un appel de Bouygues vendredi, alors pourquoi pas ? Nous aurons cette discussion. Je serais surpris qu’il n’y ait pas d’effort en 2015 en faveur de la consolidation en France « , a déclaré le directeur général d’Altice Dexter Goei à l’occasion d’une conférence consacrée aux télécoms organisée par Morgan Stanley.  Le dirigeant a expliqué qu’il voyait un grand nombre de synergies entre les deux opérateurs, précise Dow Jones Newswires qui rapporte l’information.

Plusieurs obstacles se dressent toutefois devant ce projet. Tout d’abord, initialement favorable à une cession de l’opérateur, Martin Bouygues a ensuite fait savoir qu’il entamait une vaste réorganisation de la société afin de  » garantir un destin autonome pour l’entreprise « . Une réorganisation qui s’est traduite par la simplification des offres mobiles, la mise en place d’offres agressives dans le fixe et la suppression de 1.516 postes sur les 9.000 que compte la société.

Autre obstacle qui ne manquera pas de se dresser devant Patrick Drahi : l’Autorité de la concurrence. Lors de l’acquisition de SFR, celle-ci avait imposé cinq conditions à Numericable parmi lesquelles la cession du réseau cuivre de Completel et l’ouverture de son réseau câblé aux opérateurs concurrents. On la voit donc mal autoriser une fusion avec Bouygues sans contrepartie.

Celle-ci pourrait être la cession d’une partie de la clientèle ou, plus vraisemblablement, du réseau à un partenaire qui ne pourrait être que Free. Or les relations entre Patrick Drahi et Xavier Niel sont particulièrement mauvaises. D’autre part, et c’est le plus important, le patron de Free est aujourd’hui moins intéressé par l’acquisition d’un réseau. Et, en privilégiant la première hypothèse, on voit mal le réseau de l’opérateur encaisser l’arrivée de la clientèle de Bouygues. Une clientèle habituée à une meilleure qualité de réseau.