Victime du ralentissement du secteur de la distribution télécoms, France Télécom devrait fermer 150 boutiques. Les syndicats, qui craignent un plan social déguisé, demandent des garanties à l’opérateur.

France Télécom devrait fermer au moins 150 boutiques sur une période de 3 ans selon la CFE-CGC-UNSA qui s’inquiète des conditions de transfert du personnel concerné dans les autres magasins du groupe. Si la plupart de ces magasins appartiennent au réseau historique de l’opérateur, d’autres en revanche concerneraient la Générale de Téléphone (anciennement Photo Station / Photo Service), qui opèrent sous la marque Orange depuis le rachat en juillet 2011 du groupe par l’opérateur historique. Or les personnels des deux entités ne sont pas tout à fait logés à la même enseigne.


« Aucun plan d’accompagnement n’a été négocié avec les représentants du personnel pour accompagner l’intégration des personnels de la Générale de Téléphone au sein de France Télécom lors des fermetures de boutiques », s’étonne le syndicat. « Pourtant, les règles qui s’appliquent aux salariés des deux entreprises sont entièrement différentes : convention collective, rémunération, mutuelle, règles de congés, métiers, classifications, horaires de travail, sans parler des mutations géographiques (certains peuvent être mutés à 50 km de leur précédent lieu de travail), et les salariés manquent de points de repère pour s’y retrouver. »


Le plan des fermetures n’étant pas connu, les personnels concernés n’ont pas l’assurance de pouvoir être transférés dans une boutique près de chez eux, ce qui pousse la CFE-CGC-UNSA à s’interroger sur la mise en place d’un plan social déguisé ou à des pressions à la mobilité « qui rappellent de sinistres souvenirs dans le Groupe France Télécom ».


Un secteur en difficulté


D’autant que le secteur de la distribution télécoms va mal depuis l’arrivée de Free sur le marché, comme en témoigne l’annonce récente de la fermeture de boutiques The Phone House, la suppression de points de vente Darty Telecom et Carrefour, ces deux MNVO étant par ailleurs repris respectivement par Bouygues et Orange. Et les choses ne devraient pas s’arranger, la subvention des terminaux par les opérateurs – qui fait l’objet d’une procédure engagée par Free contre SFR – pourrait être remise en cause sous sa forme actuelle par les juges.  De leur côté, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin ont fait savoir qu’ils envisageaient des évolutions réglementaires destinées à ralentir le rythme de renouvellement des terminaux.

Sans remettre en cause la fermeture des boutiques, qui semble inéluctable, les représentants CFE-CGC/UNSA France Télécom  demandent une clarification du projet ainsi que la négociation d’un accord garantissant « aux salariés des deux entités un poste correspondant à leur domaine de compétences et compatible avec leur lieu de vie à l’issue du plan de fermetures ».

De son côté, le comité d’entreprise de la Générale de Téléphone, estimant les documents transmis aux élus incomplets, a décidé de déclencher la procédure d’alerte interne.