Thierry Leyne a soldé sa participation dans Ares et a démissionné du conseil d’administration. Les deux derniers actionnaires de référence représentent désormais ensemble à peine plus de 10% du capital.
Thierry Leyne vient d’annoncer via l’AMF que la société Assya Participations, qu’il représente, avait cédé au 27 octobre toutes ses actions (et BSA) de la société Groupe Ares. Joint au téléphone, Thierry Leyne nous a précisé que ce retrait du capital d’Ares était définitif et qu’il avait remis en conséquence sa démission du conseil d’administration de la société. Il précise également qu’il a souscrit à l’intégralité de l’augmentation de capital à laquelle il s’était engagé.
Pour rappel, Assya Participations possédait encore au 31 mars dernier 3,7 millions d’actions, soit 23,8% du capital. Une participation qui faisait de la société financière l’actionnaire de référence d’Ares. À cette époque, la SSII est en position délicate : sous le coup d’une procédure de redressement judiciaire, elle doit réaliser une augmentation de capital de 5,8 M€ pour survivre. Assya Participations s’engage à y souscrire pour un montant de 1,9 M€.
Largage massif dès la reprise de la cotation
Mais contre toute attente, dès la reprise de cotation, Assya Participations se met à vendre massivement. Au 9 juin, la société a déjà cédé 1,6 millions d’actions (soit 44% de sa participation). Interrogé par Channelnews, il déclare à l’époque que les actions vendues lui servent à financer le coût de souscription de ses BSA et qu’il n’a pas vocation à rester l’actionnaire de référence de la société.
En réalité, Thierry Leyne n’a pas l’intention de rester actionnaire du tout. Au fur et à mesure qu’il exerce ses BSA, il revend les nouvelles actions. Tant et si bien qu’au 27 juillet, Assya franchit à la baisse le seuil des 10% du capital. Durant le mois d’août, la société achève la souscription de ses actions nouvelles d’Ares mais ralentit ses ventes de titres, le cours étant au plus bas. Elle profite de la remontée du cours début octobre et celle qui a suivi la deuxième AG pour sortir définitivement du capital. En tout, Assya aura cédé près de 11 millions d’actions Ares.
Pas suffisamment de visibilité
Thierry Leyne ne s’étend pas sur le pourquoi de ce retrait, se contentant d’indiquer que la société ne présente pas suffisamment de visibilité sur ses perspectives. À sa décharge, la déconfiture d’Ares a plombé les comptes de sa holding Assya Capital, l’obligeant à en passer elle aussi par une augmentation de capital de près de 8 M€. Le bénéfice engrangé sur les actions nouvelles lui aura finalement permis de limiter la casse mais le financier confesse qu’il a au final perdu les deux tiers de sa mise.
Reste à savoir quelle va être la ligne de conduite des deux autres actionnaires de référence d’Ares : SPGP et Manco. Michel Berjamin nous a indiqué lors du dernier entretien qu’il nous a accordé qu’ils étaient l’un et l’autre juste au dessus de la barre des 5% du capital (alors qu’ils pesaient respectivement 13,36% et 7,64% du capital avant dilution). Vont-ils être tentés de profiter eux aussi de la relative remontée du cours, au risque de déclencher la panique, ou vont-ils s’en tenir là ? L’avenir le dira mais les petits actionnaires sont plus que jamais en première ligne.