Après une baisse de 4,7% enregistrée en 2011, le marché des biens technologiques devrait encore reculer en 2012. Les tablettes et les smartphones devraient toutefois poursuivre leur envol.

 

Selon l’institut d’études GfK Retail and Technology, le chiffre d’affaires total réalisé en 2011 dans les circuits de distribution grand public du marché des biens technologiques est en baisse de 4,7% à 16,8 milliards d’euros (soit 800 millions d’euros de moins qu’en 2010). En volume, les ventes ont reculé de 1%, ce qui représente tout de même près de 137 millions de biens technologiques écoulés au cours de l’année.

Ce marché, comme tous les autres secteurs de l’économie, est donc bel et bien sous tension. La France ne s’en sort pas plus mal que l’Angleterre ou l’Italie où le chiffre d’affaires des biens technologiques est en retrait de respectivement 8% et 7%. Toutefois l’Hexagone décroche par rapport à son voisin allemand qui affiche des résultats plutôt stables (-1% en valeur).

Malgré une progression des ventes (8,7 millions d’unités vendues contre 8,5 millions en 2010), les téléviseurs sont dans la tourmente, le chiffre d’affaires des écrans plats reculant de 10%, à 3,8 milliards d’euros. Par ailleurs, la bulle créée par l’extinction du signal analogique est en train d’éclater, GfK s’attendant à un net recul des achats dans les prochaines années.

Les ventes de périphériques vidéo s’enfoncent de leur côté dans le rouge (-12% en valeur). La faute principalement à un nombre pléthorique d’appareils à vocation vidéo directe ou indirecte, parmi lesquels les consoles de jeu de salon DVD (27% des foyers équipés) et les box triple-play (présentes dans 28% des foyers). On notera à ce propos que la VoD (Video on Demand) a concentré 34% de la consommation vidéo dans son ensemble en 2011.

Particulièrement touché par le tremblement de terre au Japon et les inondations de Thaïlande, le marché de la photo numérique recule à 5,2 millions d’unités écoulées.


Bonne performance des imprimantes

En revanche, et c’est une surprise, on note la bonne performance des imprimantes connectables qui représentent en 2011 plus de 21% des volumes de ventes de cette catégorie. Grâce à elles, les ventes d’imprimantes jet d’encre progressent de 5% en 2011 avec 2,6 millions d’unités vendues. Un rebond qui devrait soutenir les ventes de consommables pour les années à venir, le marché des cartouches jet d’encre pesant à lui seul 815 millions d’euros en 2011.

De leur côté, les PC ont connu une croissance de 10 % en volume bien que leur valeur soit, elle, en baisse. Ainsi les notebooks se sont écoulés à 4,14 millions d’exemplaires sur l’année, soit une progression de 8%. En revanche, leur chiffre d’affaires est en retrait de 2%, le prix moyen des appareils chutant à 560 euros. « L’essor des ventes de tablettes était présenté début 2011 comme une menace immédiate pour les ventes de PC. Pourtant, c’est bien une cohabitation entre PC et tablettes qui semble s’installer. », constate GfK. Cela n’a pas empêché le chiffre d’affaires des tablettes de bondir de 160% sur l’année.

Toutefois, ce sont toujours les téléphones mobiles, avec 23,6 millions de terminaux vendus (dont 11,4 millions de smartphones) qui arrivent en première position des ventes de biens technologiques, Cela devrait se poursuivre en 2012 estime l’institut de recherche qui prévoit 13,9 millions d’unités vendues, soit une hausse de 22% par rapport à 2011.

Bons pronostics également pour les tablettes qui devraient poursuivre leur marche en avant avec 3 millions d’unités vendues et dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Parmi elles, les liseuses électroniques, écoulées à 172.000 unités l’an dernier, pourraient délivrer tout leur potentiel de croissance au cours de l’année.

En revanche, la situation sera moins rose pour les PC qui devraient particulièrement souffrir au cours du premier semestre de la pénurie de disques durs.

Au total, avec l’éclatement de la « bulle TV », le marché des biens technologiques devrait se situer dans une fourchette de 15,7 à 16 milliards d’euros cette année, avec des perspectives de chiffre d’affaires plutôt stables pour l’IT et les télécoms.