À priori, les partenaires pourraient facturer eux-mêmes l’offre online que Sage s’apprête à annoncer la semaine prochaine. Mais ils devraient y perdre en termes de marges et de souplesse de paramétrage.


Le 3 avril, Sage devrait officiellement annoncer Sage online, une déclinaison SaaS de ses logiciels phares hébergée par ses soins. La disponibilité des solutions Sage en mode hébergé n’est pas une nouveauté en soi, plusieurs partenaires s’étant lancé dans cette activité au cours des dernières années (parmi lesquels MB2i, Global SP, HP/SFR et Aspaway). Mais c’est la première fois que Sage opérera lui-même son offre. À priori, l’hébergeur retenu serait Microsoft Azure.

Si le plan marketing bat déjà son plein auprès des clients finaux, les partenaires ne disposent encore que de très peu d’informations sur ce lancement. Ce que l’on peut dire à ce stade, c’est que deux nouvelles offres devraient ainsi voir le jour : Sage 30 online et Sage 100 online. Ces offres incluront la comptabilité, la gestion commerciale, et les immobilisations. Elles devraient être proches en termes de périmètre fonctionnel des versions off line traditionnelles (édition non pilotée).

La tarification serait de 69 € par mois et par utilisateur pour Sage 30 online et de 129 € par mois et par utilisateur pour Sage 100. La rétribution serait équivalente à ce que rapporte le DSU (Droit de souscription à l’usage) actuellement mais en valeur absolue. Pour l’instant, Sage n’a pas donné plus de précisions.

Dans un premier temps, cette offre ne permettrait d’adresser que les nouveaux clients (des entreprises de 5 à 50 salariés) mais, sage espère être en mesure de disposer d’ici un an d’un outil d’automatisation des migrations vers SQL Azure qui lui permettrait d’industrialiser la reprise des données du parc existant vers le Cloud.

Au cours des tables rondes qu’il a organisées la semaine dernières à l’intention de ses principaux centres de compétences, Sage a assuré qu’il n’a nullement l’intention de remettre en question leur rôle : leur expertise et leur proximité restent aussi indispensables dans le Cloud que dans l’informatique déployée sur site, leur a expliqué en substance l’éditeur. Celui-ci compte bien leur confier la commercialisation de son offre online. Mieux, la facturation serait laissée aux partenaires qui le souhaitent. Et, comme aujourd’hui, c’est eux qui assureraient la hotline.

Mais les partenaires que nous avons interrogés restent sceptiques sur l’intérêt de cette offre pour eux. Ils craignent de perdre la maîtrise administrative et financière des clients. « Sur Azure, tout sera verrouillé. Il ne sera pas possible d’installer des applications autres que du Sage ou de faire tourner des triggers (développements spécifiques) », anticipe un partenaire. Lequel s’étonne au passage du choix d’Azure comme plateforme d’hébergement. « En choisissant un concurrent, Sage cherche-t-il à se faire racheter ?  », s’interroge-t-il. Ce manque de souplesse devrait finalement faire les affaires des hébergeurs Sage existants, qui offrent cette souplesse et dont les équipements sont localisés en France.

Et si Sage compte bien jouer le jeu du 100% indirect sur la ligne 100 online, il serait resté ambigu sur la ligne 30, pour laquelle il devrait continuer ses actions de démarchage en direct des clients comme il le fait déjà sur la version off line.