Les éditeurs français ont levé près de 340 millions d’euros sur 72 opérations entre le 1er juillet 2014 et le 30 juin 2015 (contre 220 millions d’euros sur 55 opérations entre juillet 2013 et juin 2014) soit une augmentation de 55% en un an. En moyenne, ce sont ainsi 28 millions d’euros qui sont levés au cours de 6 opérations chaque mois, soit un ticket moyen de 4,7 millions d’euros (contre 4 millions d’euros l’année dernière). Tels sont les chiffres révélés par l’Afdel dans une étude réalisée en partenariat avec KPMG.

L’association des éditeurs de logiciels attribue, du moins en partie, cette réussite au travail réalisé par sa commission Investisseurs. «La commission Investisseurs qui date de la création de l’Afdel n’a eu de cesse de rapprocher les investisseurs et les éditeurs afin de faciliter et d’amplifier les levées de fonds. Nous nous félicitons en particuliers du nombre de premières levées qui encouragent les projets de nouveaux entrepreneurs », se réjouit dans un communiqué Olivier Njamfa, président de ladite commission, par ailleurs CEO d’Eptica.

En y regardant de plus près on constate toutefois que le marché est dominé par des levées comprises entre 0,5 et 1,5 million d’euros (47% des opérations). Sur l’ensemble de l’échantillon analysé, la levée moyenne est de 1,7 million d’euros en excluant les 13 levées supérieures à 5 millions d’euros.

Environ 55% des opérations correspondent à des premiers tours et 33% à des deuxièmes tours, avec des levées moyennes de respectivement 2,2 millions d’euros et 3,4 millions d’euros.

Hormis une levée exceptionnelle de 73 millions d’euros réalisée par Blablacar, on recense l’année dernière 7 opérations supérieures à 10 millions d’euros, pour une total de 115 millions d’euros, soit 43% des fonds levés sur l’année. Ces levées concernent Avanquest (30 millions d’euros), Actility (22 millions d’euros), Kyriba (20 millions d’euros), Algolia (16 millions d’euros), Augure (15 millions d’euros) et Teads (12 millions d’euros).

La plupart des levées concernent des opérations de capital-risque plutôt que des opérations de capital développement, ce qui chagrine le président de l’Afdel, Jamal Labed. «Le montant record des levées de fonds atteint est une nouvelle reconnaissance de l’excellence du savoir-faire de l’industrie française du logiciel. Toutefois si des progrès notables peuvent être constatés sur les  phases d’amorçage et de démarrage, notre industrie, très intensive en capital, a aussi besoin de pouvoir lever des fonds plus importants (dizaines de millions d’euros). A l’instar de ce qui se passe outre-Atlantique, l’Europe a besoin de se doter d’un vrai « Nasdaq Européen » capable de donner aux futurs champions mondiaux de la Tech française et européenne les moyens de leur développement. Une initiative politique franco-allemande serait la bienvenue sur ce sujet.»

Il ressort également de l’étude que les levées de fonds sont principalement destinées à accélérer le développement commercial et à conquérir les marchés étrangers, principalement en Europe (Allemagne et Royaume-Uni ) et Amérique du Nord (Etats-Unis) qui représentent 80% des destinations.