Philippe Abrahami, président du directoire de Netmakers, fait le point sur l’intégration de Systemat et Octet et détaille les initiatives que son groupe a prises pour surmonter le ralentissement économique.

 

Channelnews : Vous avez racheté coup sur coup les sociétés Systemat et Octet l’été dernier. Où en êtes-vous de leur intégration ?

 

Philippe Abrahami : Plus que d’intégration, il faudrait parler de juxtaposition dans la mesure où il y avait très peu de recouvrements en termes d’implantations géographiques, de compétences et de clientèles entre les activités historiques de Netmakers et les activités rachetées. Nous avons fait quelques économies d’échelle en regroupant nos sites de Paris et de Nantes et en allégeant le back office. Mais au final, moins d’une dizaine de postes ont été supprimés.

 

Qu’est ce que ces opérations de croissance externe vous ont apporté ?

 

Philippe Abrahami : Nous avons étendu notre couverture géographique à Lille, Lyon, Marseille et Toulouse en sus de Paris, Chartres, Nantes, Rennes, Bordeaux et La Rochelle. Nous sommes désormais implantés dans les grands comptes alors que nous étions uniquement tournés vers les PME et nous avons enrichi notre palette de services IT autour de l’administration des réseaux, des serveurs et des postes de travail.

 

Avez-vous clôturé vos comptes pour l’exercice 2008 ? Quelle est la tendance ?

 

Philippe Abrahami : Oui, les comptes ont été clôturés pas plus tard que la semaine dernière. Le chiffre d’affaires devrait ressortir autour de 50 millions d’euros [au lieu des 55 M€ attendus, ndlr] et le résultat net devrait s’établir autour de 3 millions de d’euros. C’est l’activité copieurs qui génère l’essentiel de la rentabilité mais les activités rachetées sont à l’équilibre. Les ser vices représentent environ 50% des facturations.

 

Etes-vous affectés par la crise et dans quelle proportion ?

 

Philippe Abrahami : Oui, nous avons constaté un ralentissement de l’ordre de 15 à 20% du business. Sur notre activité PME notamment, qui représente les deux tiers des revenus. La principale difficulté vient du durcissement des conditions de crédit, dans la mesure où 90% de nos ventes se font via des contrats de location financière. Les banquiers sont plus frileux. Sans parler des clients qui ont du mal à s’engager par crainte du lendemain, même quand le retour sur investissement est prouvé. Les cycles de décisions s’allongent. Il faut déployer plus d’effort commercial pour générer le même revenu.

 

Comment comptez-vous vous organiser pour affronter cette crise et quelles sont vos prévisions de revenus cette année ?

 

Philippe Abrahami : Après une longue réflexion, nous avons opté pour une stratégie offensive. Nous sommes suffisamment staffé sur le plan technique mais nous avons vesoin de développer nos ventes pour assurer la rentabilité. Car, je le rappelle, nous avons repris Systemat dans le cadre d’un plan de continuation et nous avons un passif de 2,7 M€ à rembourser sur dix ans (la première échéance, d’un montant de 200.000 € tombe en juin).

Dans ces conditions, nous avons décidé de renforcer sensiblement notre force de vente en recrutant une douzaine de personnes supplémentaires, ce qui représente une augmentation de 25% de notre effectif commercial. Cela va entraîner une baise de la marge de l’ordre de 20 à 25% dans un premier temps mais c’est un investissement pour la reprise qu’on espère dès l’année prochaine. Et puis, nous avons à l’esprit qu’il va y avoir d’autres opportunités de croissance externe. Et pour cela, il faut pouvoir mobiliser des ressources. En vertu de quoi, nous tablons sur une croissance de 5% de nos revenus cette année.

 

De nouvelles opérations de croissance externe, dites-vous ? Avez-vous déjà des dossiers en vue ? Dans quels domaines ? Quelles est votre capacité d’investissement ?

 

Philippe Abrahami : Oui nous avons plusieurs dossiers sous le coude aussi bien dans l’IT que dans la bureautique mais rien n’est finalisé. Il nous manque encore une présence dans l’Est et nous souhaiterions nous renforcer dans le Sud-Ouest. Les grands constructeurs de solutions d’impression commencent à vouloir développer des offres de logiciels et de services IT autour de leurs matériels. C’est là que notre offre de services IT et notre couverture nationale prennent tout leur sens. Nous sommes en mesure de mobiliser environ 25 M€ d’investissements. De quoi nous permettre de doubler notre taille.