Depuis que la téléphonie est devenue une application informatique « IP » presque comme les autres, il n’est pas facile pour les survivants des PBX de se faire une place au soleil.

Du coté des terminaux, la concurrence avec les chinois est terrible et du coté des logiciels pour serveurs entre Microsoft  (Windows) et  l’open source Asterisk (linux), la guérilla est sévère. Seule manière de s’en sortir, c’est d’avoir une panoplie complète d’applications originales sur fixe et mobiles (iOS, Android, Windows phone) et une armée d’intégrateurs passionnés pour faire sa place à l’ombre des inévitables Cisco, Alcatel et Avaya.

Pour l’heure, c’est la multiplication des offres de PBX dans les nuages, la cloud telephony, qui perturbe le marché. Au lieu d’acheter des serveurs toujours fatigants à maintenir, les entreprises ont tenté de louer des services téléphoniques dans le cloud, un jeu qui fait le lit des très gros acteurs et des opérateurs. Ceci explique que Richard McBe, le patron de Mitel, ait précisé à l’annonce du rachat d’Aastra par Mitel pour 392 millions de dollars canadiens. « Au dessous du milliard de dollars, on n’existe pas dans ce marché ».

 

Justement l’assemblage de Mitel et Aastra devrait représenter une structure de 1,1 milliard de dollars. On parle de mariage car une grosse partie de la transaction devrait s’effectuer par échange d’actions. Mitel devrait dominer (théoriquement) le marché de l’Europe de l’Ouest une fois complétée l’acquisition d’Aastra, société spécialisée dans la communication d’entreprise, et sera troisième en Amérique du Nord, derrière Cisco et Avaya où les deux leaders sont solidement implantés. En France, Aastra avait acquis le savoir faire de nombreux fournisseurs de PBX comme Ascom en 2003, puis la division téléphonie d’entreprise d’EADS  (Nortel, Matra) en 2005, puis de DeTeWe en 2005, et enfin l’activité communications d’Ericsson.

L’intérêt pour Mitel sera justement de travailler avec les 150 partenaires d’Aastra qui étaient souvent des concurrents.  Les intégrateurs et des grossistes nationaux et régionaux tels qu’Orange Business Services, SPIE Communications, INEO Com, Axians, Alliance-Com ont fait la richesse d’Aastra sur les dernières années. Aastra, plus petit  à l’étranger mais plus gros en France devrait paradoxalement englober l’équipe Mitel France de Luc Haillon (Directeur du Développement chez Mitel France)tout en prenant son nom. Pour l’instant, le rachat pour 392 millions de dollars canadiens, soit environ 277,27 millions d’euros, est soumis à l’approbation de la bourse de Toronto. Rappelons que Mitel avait été créée par Terrence Matthews, un des anciens dirigeants de Northen Telecom et de Newbridge, cette dernière firme ayant été achetée par Alcatel pour 7,1 milliards d’euros.

 

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