Face à la baisse des prix et à l’hyper-industrialisation des Cloud d’Amazon, de Microsoft ou Google, l’hébergeur français voit son avenir dans l’intégration de ces différentes infrastructures.

Créé en avril 2000 par deux frères (Patrick et Stéphane Aisenberg), l’hébergeur LinkByNet (450 personnes, plus de 30 M€ de CA) ne voit plus son avenir dans la construction et la gestion de sa propre infrastructure de Cloud. En tout cas plus uniquement. « Dès 2010, nous nous sommes interrogés sur la façon dont nous devions considérer des Amazon ou les clouds souverains alors en gestation. S’agissait-il de concurrents ou de partenaires possibles ? », se remémore Johnny Da Silva, responsable du département R&D de la société basée à Saint-Denis. Clairement, LinkByNet a fait le second choix, en signant notamment un accord de partenariat avec Amazon en juin 2012. Un choix pertinent au vu de la guerre des prix que se livrent les grands noms du Cloud, une course difficile à suivre pour un acteur de taille moyenne. Comme le reconnaît Johnny Da Silva, au minimum, les instances opérées sur les infrastructures maison sont 30 % plus chères que les solutions d’AWS.

 

« Amazon essayait à l’époque de s’implanter en France, mais se voyait souvent écarté des appels d’offre faute de proposer des services d’exploitation, de design d’architecture, etc. », détaille Johnny Da Silva. D’où l’idée du nouveau positionnement de LinkByNet. Aujourd’hui, la société affirme être le plus gros partenaire en Europe d’AWS, avec 100 personnes formées (dont 60 environ en France, le solde se répartissant entre l’Ile Maurice et le Canada).

Prendre des engagements sur les niveaux de service

 

L’ambition ? Se muer en broker de Cloud, en mixant sa propre infrastructure (développée à partir des solutions de VMware), les offres d’Amazon, de Microsoft (Azure) et celles – à venir – des clouds souverains Cloudwatt et Numergy. Le tout supervisé par la plate-forme intranet/extranet que LinkByNet développe depuis une dizaine d’années, un portail intégrant les solutions techniques d’administration. Et capable de superviser les VM d’AWS et prochainement celles d’Azure. Johnny Da Silva explique que ce portail doit prochainement s’enrichir d’un outil de self-provisionning, permettant à partir de templates pré-définis, de mettre en production rapidement des VM sur les environnements de LinkByNet, Amazon et Azure.

Pour ses clients grands comptes, l’hébergeur est également en mesure de proposer une facturation unique et de prendre des engagements sur les niveaux de service, même en mélangeant plusieurs Cloud. « Nous voulons transformer des plates-formes hyper-industrialisées en solutions sur mesure », résume le directeur de la R&D. Pour ce faire, la société s’appuie notamment sur des partenariats avec Intercloud (opérateur spécialiste des connexions dédiées aux environnements Cloud) et Cedexis (spécialiste du load-balancing de trafic Internet). « Ce dernier partenariat nous a permis de mettre sur pied une offre de débordement de trafic sur AWS, avec un trafic orienté en temps réel vers l’une ou l’autre des plates-formes en fonction des meilleures performances pour tel ou tel internaute à un instant t », détaille Johnny Da Silva. Selon ce dernier, AWS représente environ 5 % des créations d’instances chez LinkByNet sur le début de l’année. L’hébergeur vise une part de 20 % pour le Cloud d’Amazon fin 2013.

Demain, broker d’applications en Saas ?

 

Autre problématique à laquelle s’est attaqué l’hébergeur : le basculement de VM d’un environnement à l’autre. Pour cette question, le directeur de la R&D explique travailler avec la solution de Puppet Labs, spécialisée dans l’automatisation de l’administration d’infrastructures – et fonctionnant sur la base d’agents installés sur les serveurs pour créer une base de données centrale recensant les configurations des VM. Une politique de partenariats que la société envisage d’étendre pour se développer dans le Saas, toujours dans ce rôle de broker. LinkByNet étudie en effet une alliance avec Parallels, autour de l’offre APS de ce dernier qui gère de façon unifiée la sécurité et l’intégration de données sur un parc de quelque 400 applications Saas.

 

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