C’est ce que constate le Munci qui appelle le gouvernement à prendre des mesures fortes afin de renforcer le secteur et de le mettre à l’abri des prises de contrôle par des groupes étrangers.

Se basant sur les chiffres de l’Assedic, le Munci (Mouvement pour une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens) constate que l’industrie du logiciel (à l’exception des jeux électroniques) n’a créé que 744 emplois entre le début de début 2004 et la fin de 2008, soit environ 150 créations par an.

Sur la même période, plus de 15.900 créations d’emplois ont eu lieu dans les activités de services lié à ce secteur, s’étonne l’association professionnelle qui relève que les éditeurs français ont bénéficié pendant ce laps de temps d’une bonne croissance. Crise oblige, la situation ne s’est pas améliorée par la suite puisque, toujours selon le Munci, 1.300 emplois ont été perdus dans l’industrie du logiciel.

« Bizarrement, Truffle Capital (avec les analystes du CXP et le soutien de Syntec informatique) annonçait, au contraire, en avril dernier la création de 2.700 postes en 2009 par les 100 premiers éditeurs français », s’étonne le syndicat des informaticiens free-lance qui met en doute ces chiffres. « On voit bien mal comment les 100 premiers éditeurs, qui représentent l’immense majorité du marché (tant en terme d’emplois que de CA) pourraient faire tellement mieux que le marché des éditeurs dans son ensemble ! », peut-on lire sur son site.

Le Munci, qui impute cette situation au rachat de nombreux éditeurs français par des groupes étrangers et au retard de la France en matière de recherche et d’innovation, souhaite une action vigoureuse de la part des autorités politiques pour renforcer l’industrie du logiciel « à l’inverse du faible engagement constaté dans le plan Besson « France numérique 2012 » pour ce secteur (le secteur des jeux vidéos ayant été, quant à lui, beaucoup plus favorisé…) ».


L’organisation professionnelle préconise donc un certain nombres de mesures telles qu’une TVA réduite sur les logiciels français et européens, l’obligation faite aux organismes publics et para-publics de favoriser les éditeurs du Vieux Continent et les logiciels libres, l’ajout du secteur des logiciels dans la liste des secteurs stratégiques devant rester dans la mesure du possible sous contrôle français ou encore le développement de partenariats entre les secteurs public et privés.