Anticipant “une zone de turbulence » fin avril quant à une probable rupture de composants électroniques liée à la situation au Japon, le ministre de l’Industrie Eric Besson a mis en place une cellule de veille.

 

Les inquiétudes face à la pénurie de composants électroniques livrés depuis le Japon semble aujourd’hui se confirmer en France. Le ministre de l’Industrie Eric Besson, qui avait réuni hier, lundi 28 mars, les représentants des principaux acteurs industriels ayant des fournisseurs au Japon (comme ST Microelectronics et Sony), a indiqué s’attendre à “des difficultés potentielles à partir de la fin avril, en fonction de la situation au Japon”, même si, “actuellement, la situation n’est pas catastrophique”, ont révélé nos confrères des Echos. Le ministre prévoit ainsi “une zone de turbulence” dans la livraison de composants et de semi-conducteurs.

La semaine dernière, soit 10 jours après le dramatique séisme qui a frappé le Japon, les cabinets d’analystes et les observateurs du marché international avaient tiré une première sonnette d’alarme, en rappelant, à l’image d’IHS Supply et de Gartner, le rôle central que joue le Japon dans la chaîne logistique globale des semi-conducteurs. Les inquiétudes portaient notamment sur la fabrication de galettes de silicium dont les deux principaux constructeurs avaient dû stopper certaines lignes de production. Plusieurs fermetures d’usines spécialisées dans la fabrication de composants chimiques, ou de composants liés à la fabrication de batteries lithium-ion (78 % de la production mondiale d’électrodes), d’écrans LCD ou encore de disques durs, avaient également généré une certaine inquiétude chez les industriels. Ces analyses avaient laissé apparaitre un degré de dépendance élevé à la production japonaise.

Comme semble le conclure Eric Besson, les stocks de composants qui, fin 2010, ont atteint leur plus niveau depuis deux ans et demi semblent aujourd’hui contre-balancer ce ralentissement drastique de la production nippone. Si le président d’Acer, Scott Lin, rappelait que l’industrie du PC disposait de 2,5 à 3 mois de stocks, le cabinet IHS iSuppli redoutait quant à lui une vague d’achat massive de la part des OEM, un peu paniqués.


Une cellule de veille et un observatoire du secteur


Afin d’anticiper cette possible pénurie, Eric Besson a alors décidé la mise en place d’une cellule de veille ainsi que d’un “observatoire des composants électroniques” (d’ici 15 jours) qui aura pour tâche de cartographier les évolutions du secteur et d’informer les entreprises de l’état des approvisionnements, leur indiquant si oui ou non, il leur faut changer de fournisseurs, rapportent encore Les Echos.

Mais au delà de sa mission d’information, le gouvernement souhaite placer cette rupture d’approvisionnement dans un contexte de “crise” un peu plus avancé. Et d’avancer des mesures d’aide pour les entreprises. Le ministre souhaite ainsi intervenir au niveau des banques, en faisant fonctionner les services de médiation du crédit – inauguré par Nicolas Sarkozy en 2008 pour faire faire à la crise mondiale. Enfin, Eric Besson, toujours selon Les Echos, étudie également la possibilité d’assouplir les règles encadrant le chômage partiel, pour les entreprises durement frappées par cette pénurie.

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