L’opérateur marseillais vient d’annoncer une croissance de 60% de son chiffre d’affaires pour l’exercice 2010. Bien que cela paraisse déjà extravagant c’est inférieur à ses prévisions initiales. Explications.
En affaires, comme dans la vie, rien ne se passe jamais exactement comme on l’a prévu. L’opérateur-hébergeur marseillais Jaguar Networks prévoyait une croissance de 100% de son chiffre d’affaires en 2010. Au lieu de quoi, il a dû se contenter de +60% (soit 5,45 M€ pour l’exercice clos fin septembre) et d’une rentabilité de 11% (excusez du peu !). Le réseau d’agences commerciales qu’il prévoyait de déployer à l’échelle du territoire a pris du retard. Tout comme son projet de datacenter et les opérations de croissance externe sur lesquels il travaille depuis une bonne année.
Mais la plupart de ces investissements sont en passe d’aboutir et devraient bientôt commencer à produire leurs fruits. Initialement prévue pour décembre, la mise en service du datacenter devrait intervenir en avril, selon son jeune fondateur-associé, Kevin Polizzi (29 ans). Le gros œuvre est achevé et l’amménagement des salles vient de démarrer. L’hébergeur prévoit ensuite de consacrer un mois aux tests de charges avant d’en débuter l’exploitation.
Au passage, la surface de la première tranche est passée de 600 à 900 m2. De quoi voir venir même si les lieux pourraient se remplir très vite. En effet, outre ses clients traditionnels et ses partenaires (SSII, éditeurs…), ils intéressent un certain nombre d’opérateurs nord-africains fraîchement débarqués à Marseille via le câble sous-marin traversant la Méditerranée. Ces derniers aimeraient y installer leurs équipements de terminaison et s’interconnecter avec les opérateurs nationaux.
Côté ventes, les choses devraient également s’accélérer suite à l’ouverture en novembre de son agence de Paris. Installée dans le IXè arrondissement, elle comptera à terme cinq personnes (contre trois actuellement) dont deux techniciens et un avant-vente. Jaguar Network est aussi implanté depuis l’été dernier dans la région lyonnaise via un commercial itinérant.
Mais l’opérateur marseillais a remis à plus tard son projet d’agence à Toulouse, le temps de boucler cette fois l’opération de croissance externe qu’il prépare depuis un an et qu’il présente comme imminente. La cible ? Une petite société combinant comme lui une offre de services d’hébergement et télécoms.
Il continue en parallèle d’étoffer son réseau technique. Après s’être récemment installé à Belfort, il étudie désormais son implantation dans la région de Grenoble. Enfin, il vient de déposer son dossier en vue d’être certifié pour l’hébergement de données médicales. Réponse au deuxième trimestre.
C’est donc bien cette année que le chiffre d’affaires devrait réellement exploser. Mais s’il sait déjà que l’effectif de la société atteindra une cinquantaine de personnes à la fin de l’année (contre 30 actuellement et quinze il y a un an), cette fois Kevin Polizzi ne se risque pas à la moindre prévision de croissance. C’est bien connu : rien ne se passe jamais comme prévu.