La confusion règne au sein HP ESF, l’entité héritée du rachat d’EDS : Arnaud Bienaymé est sur le départ, les volontaires refusés contestent leur éviction du PSE et les salariés s’interrogent sur leur avenir.
Arnaud Bienaymé, directeur général de HP ESF (ex-EDS), qui avait remplacé Eric Leveugle en août dernier à la direction opérationnelle de la filiale services de HP en France, quittera le groupe cet été dans le cadre du plan social. Il occupait cette fonction depuis octobre 2006. Il fait partie des 227 heureux collaborateurs de HP ESF dont les départs volontaires viennent d’être acceptés (sur 360 candidatures exprimées).
Ce départ risque toutefois d’ajouter à la confusion qui règne actuellement chez l’ex-EDS. Après le départ forcé de son ancien pdg Francis Meston, en août 2008, la démission de son remplaçant Eric Leveugle un an plus tard, et l’absorption toujours suspendue à une décision de justice (actuellement en appel) des activités services de HP France, ESF est aujourd’hui confronté au mécontentement des volontaires dont le départ a été refusé.
Plus de quatre-vingt d’entre eux ont ainsi déposé un recours arguant que la classification des salariés et le processus de sélection avaient été biaisés. L’intersyndicale a ainsi dénoncé dans une lettre adressée à la direction des problèmes de traitements des dossiers, des salariés placés dans les mauvaises catégories et des placements volontaires de salariés en inter-contrat soi-disant dans le but de favoriser leur départ.
Dans sa réponse, la direction est restée inflexible, rappelant que le nombre de volontaires acceptés ne pouvait excéder le nombre de postes supprimés. Elle se borne à accepter le principe d’une enquête sur le processus de traitement (effectué par un cabinet externe) et annonce la mise en place d’un dispositif d’écoute des salariés pour désamorcer les risques psycho-sociaux. Une fin de non recevoir qui risque de conduire une partir des refusés devant les prud’hommes ou en procédures de conciliation.
Au-delà de ces péripéties, les salariés continuent de se poser des questions sur l’avenir de l’activité services de HP en France : « Nous perdons des clients et nous signons peu de nouveaux contrats, constate un délégué syndical. Et certains collaborateurs ont de plus en plus de mal à se recaser sur les contrats qui rentrent. L’inquiétude porte notamment sur les métiers d’opérateurs ou les administrateurs systèmes qui sont de plus en plus traités à l’étranger, selon le dogme du « best-shore » en vigueur.
Pour l’instant, cette politique n’a pas eu de nouvelles répercussions sur l’emploi en France. Mais 280 suppressions d’emplois viennent encore d’être annoncées en Allemagne et une nouvelle charrette se préparerait aux USA, selon notre source syndicale.