Les mesures de confinement ont porté un coup d’arrêt à l’activité économique du pays. Dix jours après la fermeture des écoles et des commerces non essentiels, une semaine après la mise en confinement de la population, comment s’adaptent les prestataires IT à cette situation exceptionnelle ? Nous leur avons posé la question. Le témoignage de Didier Martins, directeur général de SoftwareOne France

L’activité de SoftwareOne est-elle affectée par les mesures de confinement ? Si oui, dans quelle proportion ?

Dans le modèle BtoB qui est le nôtre, nos activités ont bien entendu été perturbées par les mesures de confinement mais de manière disparate en fonction des lignes de services mais aussi des secteurs d’activité de nos clients finaux.

Quelles activités sont le plus affectées et à l’inverse quelles sont celles qui le sont le moins ?

Secteur public : forte demande pour des produits logiciels de connectivité à distance (licences d’accès, activation de services type « TEAMS »)

Grands comptes et Mid Market : recours massif aux solutions de facturation électronique, renouvellement rapide des contrats incluant toutes les solutions de sécurité, de travail collaboratif, etc.

Faible ralentissement constaté sur tous les projets non stratégiques, principalement dans les domaines industriels.

Avez-vous pris (ou prévu de prendre) des mesures de chômage partiel ? Le pouvez-vous ?

À ce stade nous n’envisageons pas de recourir au chômage partiel. Demande et projets en cours restant soutenus, nos équipes restent mobilisées en Home Office (fortement préconisé depuis le 09 Mars, une semaine avant les consignes de confinement)

Dans le cas où l’activité de votre entreprise baisserait et où elle ne serait pas éligible au chômage partiel, quelles alternatives s’offrent à vous ?

Discussion avec les représentants du personnel pour favoriser la prise de congés.

Êtes-vous inquiet pour la solvabilité de vos clients ?

Notre activité de distribution logicielle, quand bien même orientée valeur ajoutée avec des solutions digitales (PyraCloud), est délivrée dans un contexte de pression forte sur les prix. À ce titre nous sommes effectivement soucieux non seulement du respect des délais de paiements de nos clients mais aussi de ceux vis-à-vis de nos fournisseurs.

La solvabilité des clients dont l’activité connaît un arrêt ou un ralentissement brutal est actuellement étudiée de près, et nos actions de recouvrement sont en hausse, au moins pour identifier les défauts de paiements à venir, les discuter et mettre en place les solutions adaptées pour chaque client (ou situation).

Pensez-vous qu’il soit encore possible de revenir rapidement au niveau d’activité d’avant crise une fois les mesures de confinement levées ou pensez-vous qu’il faudra de toute façon adapter la voilure ?

Oui le marché IT reste très dynamique, avec de fortes tensions sur la disponibilité des compétences généralement liées à la transformation digitale. Que ce soit sur les activités de conseil, de migration et de support d’environnements Cloud hybrides, ou sur celles liées à l’expérience utilisateur, le marché sera très fortement demandeur de solutions pérennes, flexibles et présentant des ROI rapides, tout en limitant les impacts sur les liquidités. Les offres de solutions « infogérées » devraient donc naturellement tirer la croissance vers le haut, une fois la pandémie dernière nous.