Suite à la publication d’une brève dans la rubrique Confidentiel du magazine Challenges, plusieurs de nos confrères ont évoqué un audit lancé sur Cloudwatt par Bercy.

Ces articles suscitent la colère de Pierre Paperon, directeur de la stratégie et du marketing chez Cloudwatt.
Celui-ci s’étonne sur son blog de cette « agitation » suite à la publication d’une  » info plus ou moins bien sourcée « .  » Dans le cas présent, l’information est inexacte « . explique-t-il dans un billet intitulé Cloudwatt : les faits, rien que les faits, tous les faits.  » Bercy n’a pas demandé d’audit. C’est Cloudwatt avec l’accord de son conseil de surveillance qui a demandé un audit pour faciliter la passation à un nouveau DG en cours de sélection « .

«  Un petit fait inexact … qui se propage et vous connaissez la fable des moutons de Panurge : tout le monde suit, reprend, donne son interprétation, invente des histoires présentées comme véridiques grâce au mix d’autres articles eux-mêmes basés sur des hypothèses plus ou moins solides … ne reste plus qu’un titre racoleur et diffamatoire … et l’affaire semble entendue « , poursuit-il passablement énervé.

Il tente également de minimiser le retard au décollage du second acteur français du cloud souverain. Un retard qui s’explique notamment par le choix d’OpenStack (Numergy a fait dans un premier temps le choix de VMware avant d’élargir son offre a OpenStack). » Le choix OpenStack n’avait été fait par personne lors de la création il y a un an et demi. Et Cloudwatt a été le second européen avec eNovance à influer parmi les 180 sociétés de la fondation sur le devenir de l’operating system mondial « , rappelle Pierre Paperon «  Le choix a été fait de maitriser le coeur du réacteur de l’usine pour ne pas dépendre d’un éditeur « , insiste-t-il.

 

Un bilan loin d’être négligeable


Selon lui l’apport de Cloudwatt à la France est loin d’être négligeable en termes d’évangélisation du marché ( » Près d’un million de visites de plus de 4 minutes sur le site pour s’informer sur le Cloud « ) ou d’investissement dans la filière Big Data («  Pas d’annonce tonitruante, mais un travail de fond par des talents au sein de l’entreprise pour permettre de déployer Hadoop sur le Cloud en moins de 2 minutes « ). Cloudwatt aurait également mis à profit son an et demi d’existence pour développer son écosystème ( » comprenant des intégrateurs (20), des éditeurs (30) et des grands clients (20) qui ont appuyé les choix et exploitent au mieux les offres qui sont mises à leur disposition «  ), recruter 100 collaborateurs et lancer un service de stockage collaboratif de 50 Go gratuits  » six mois après la création de la société « .

Sur ce point, Pierre Paperon tord un peu le cou à la vérité. Si le lancement de la version bêta remonte bien au printemps 2013, il a fallu attendre le mois d’octobre pour que la version définitive soit opérationnelle. C’était 6 mois après la date de lancement initialement prévue. C’était aussi un an après les débuts de l’activité commerciale du concurrent Numergy.

Ces ratés sont imputables à OpenStack et au fait d’être  » parti d’une page blanche « , dixit le DG Patrick Starck, aujourd’hui sur le départ,  Un choix fait en plein accord avec les actionnaires (Orange, Thalès et Caisse des Dépôts). Il reste à présent peu de temps à CloudWatt pour rattraper son retard et  prouver le bien-fondé du pari OpenStack. Un défi qui incombera au futur patron de la société.