Cisco n’est pas intéressé par l’acquisition d’EMC. C’est ce qu’a déclaré le CEO de l’équipementier John Chambers au Wall Street Journal, souhaitant ainsi couper court aux spéculations.
» Si Joe Tucci (ndlr : le CEO d’EMC) et moi avions voulu faire quelque chose comme ça nous l’aurions fait il y a un an ou deux « , a ajouté le patron de Cisco.
Comme le fait remarquer le site d’informations boursières Seeking Alpha, un rapprochement entre les deux entreprises serait par ailleurs difficile. Il serait notamment confronté à l’opposition des autorités antitrust américaines, Cisco et EMC étant considérés comme des leaders du marché de la virtualisation/SDN.
Par ailleurs, Cisco a signé des contrats OEM avec des concurrents de VMware dans le domaine du stockage en réseau (QLogic, NetApp…).
Une autre éventualité évoquée par la presse américaine est un rapprochement d’EMC avec Oracle. C’est notamment ce qu’a écrit récemment Re/code en s’appuyant sur les propos d’informateurs » proches du dossier « . D’autres sources, internes à Oracle, viennent d’indiquer au site américain qu’un tel rapprochement n’était absolument pas à l’ordre du jour.
Toutes ces spéculations sont parties d’une information selon laquelle Joe Tucci, qui devrait quitter son poste au mois de mars prochain, souhaitait adosser le groupe qu’il dirige depuis bientôt 14 ans sur un géant de l’IT afin d’assurer sa pérennité.
S’il apparaît bel et bien que des discussions ont eu lieu avec HP, il n’est pas sûr que les échanges avec les autres acteurs cités (Cisco, Oracle, Dell) aient dépassé le stade des préliminaires.
EMC doit poursuivre sa voie seul
Comme le remarquent certains analystes, il faut plutôt voir dans ces spéculations l’agitation de certains actionnaires activistes souhaitant retirer un bénéfice immédiat d’une telle opération.
» Nous continuons de croire qu’EMC n’a pas besoin d’étudier des alternatives stratégiques « , écrit ainsi Richard Kugele de Needham & Co.dans une note adressée à ses clients. » Nous pensons plutôt qu’EMC doit continuer de développer et pourvoir son modèle fédératif actuel. «
Son collègue Jim Kelleher, d’Argus Research, abonde dans le même sens. Il estime qu’EMC a suffisamment de solidité et de leadership sur le marché pour continuer sous sa forme actuelle après le départ de Joe Tucci.
Selon lui, l’ancien CFO de la société, David Goulden, depuis quelques mois CEO d’Information Infrastructure, est le candidat idéal pour succéder à Joe Tucci.
Les autres noms qui circulent à Wall Street son ceux du patron de VMware, Pat Gelsinger, et de Paul Maritz, le bras armé de la fédération EMC dans le domaine du big data. Il semble toutefois que ce dernier souhaite poursuitve sa tâche actuelle.