Le groupe qui rassemble BSO Network Solutions, Eres Technologie et Nexims annonce à présent la création d’Etix DataCenter. Son co-président, Charles-Antoine Beyney, nous dévoile tout.
Channelnews : Vous venez de rassembler les 3 entreprises que vous avez créé avec Michaël Ourabah en un seul groupe. Pourquoi ?
Charles-Antoine Beyney : Carinae est une alliance de sociétés qui nous permettent d’offrir à nos un ensemble de services qui vont du conseil à l’hébergement en passant par l’intégration de solutions, le développement de services dans les secteurs des télécommunications et de la sécurité. BSO Network Solutions est à la fois un opérateur, un intégrateur et un hébergeur offrant des prestations globales sous un seul contrat de services. Il possède son propre réseau en France, dans les pays limitrophes, aux États-Unis et à Hong-Kong. BSO dispose également d’un laboratoire qui teste les nouvelles technologies, ce qui nous permet de conseiller à nos clients les solutions offrant le meilleur rapport qualité/prix.
De son côté, Eres Technologie assure le développement des briques d’activités en fonction du cahier des charges du client. Celles-ci basculent ensuite sur BSO qui prend plutôt en charge l’architecture des infrastructures lourdes. Eres Technologie intervient en régie ou au forfait.
Nexims s’occupe plus spécialement des services interactifs audio et vidéo destinés aux téléphones mobiles et à tout ce qui touche à la sécurité. Nous lançons d’ailleurs une plate-forme d’authentification par téléphone mobile, basée sur notre solution CertifiCall.
Quelle est cette nouvelle offre ?
Charles-Antoine Beyney : Il s’agit d’une signature sonore chiffrée de type mot de passe unique qui concurrence les dongles et les SMS d’authentification, qui sont plus coûteux. On peut par exemple l’utiliser afin d’être identifié par un site Internet ou pour des activités de gardiennage. L’agent qui fait sa ronde plaque son terminal sur un petit boîtier qui en reconnaît la signature sonore. On détermine ainsi exactement l’itinéraire et l’heure de passage du rondier. Un autre usage concerne les transactions financières. Une personne qui effectue un paiement en inscrit le montant sur son téléphone puis met ce dernier en face du mobile du destinataire. Ce dernier reçoit alors un certificat de sa banque garantissant que l’opération a bien été effectuée. Cela remplace les paiements en cash ou les chèques qui sont moins sûrs. Il suffit d’avoir un téléphone muni d’un haut-parleur ou d’un micro.
Vous êtes les seuls à avoir développé un tel système ?
Charles-Antoine Beyney : Nous sommes les seuls à l’utiliser de cette manière. Il y a bien une entreprise américaine qui marche un peu sur nos traces mais elle est encore loin. Nous n’avons donc pas de concurrents.
BSO Network, Eres Technologie et Nexims forment un groupe qui croît de 100% par an depuis 5 ans et qui n’a pas de dettes. C’est pourquoi nous sommes sereins pour notre avenir. Nous allons d’ailleurs lancer une 4ème activité : Etix DataCenter
De quoi s’agit-il ?
Charles-Antoine Beyney : Nous avons constaté que le marché des data centers était saturé en région parisienne. C’est pourquoi après 18 mois de réflexion nous avons décidé de créer sur Pantin, à 300 mètres du périphérique, un centre d’hébergement Premium de 10.000 m², de conception Tier IV, avec une densité électrique de 2 kilowatt au m². Toutes les salles seront construites sur mesure pour le client et selon notre cahier des charges.
C’est un projet avec une forte approche green, que nous menons avec SODERAIF, une filiale du groupe Bouygues spécialisée dans les data centers et Critical Building. Nous avons par exemple choisi un bâtiment avec un toit de couleur claire afin de ne pas absorber la chaleur, doté d’une climatisation free-cooling pour les salles techniques, et situé à deux pas du métro afin d’éliminer les déplacements en voiture. Nous allons également cloisonner les allées froides afin d’éviter le déperditions. Cela nous permettra d’offrir un PUE n’excédant pas 1,5.
Nos clients ont bien compris l’intérêt d’une telle infrastructure puisque nous pourrons ainsi leur proposer un kilowatt moins cher.
Il faut également savoir qu’un data center recrache les 2/3 de son énergie en calories. Comme le nôtre consommera 36 mégawatts, nous réfléchissons avec Bobigny au moyen de récupérer les 20 mégawatts d’énergie rejetés afin des les réinjecter dans le réseau de chauffage de la ville. Il faut savoir que cela permettrait de chauffer de 30.000 à 40.000 personnes.
Pour minimiser l’impact de la construction d’un tel centre, nous avons également opté pour un bâtiment existant. Il s’agit d’un ancien tri postal dont nous conserverons la coque en béton renforcée. Celle-ci est indispensable pour supporter le poids des équipements.
C’est un gros investissement que vous ne pouvez pas financer avec vos propres deniers.
Charles-Antoine Beyney : C’est un investissement de 100 millions d’euros pour lequel nous signons un crédit-bail de 10 ans.
Cela signifie aussi des créations emplois puisque nous allons constituer dès le mois de mai une équipe de 26 collaborateurs, agents de maintenance, techniciens, collaborateurs, commerciaux etc.
L’ouverture est prévue quand ?
Charles-Antoine Beyney : Les travaux vont commencer au mois de mai. La livraison de la première tranche, soit 3.850 m², est prévue au mois de décembre 2010.