En proie à des difficultés financières récurrentes, Sony se sépare progressivement de ses activités non rentables. En février dernier, Sony annonçait l’abandon du marché PC en Europe.


À l’occasion de la trêve estivale, Channelnews vous propose de lire ou relire quelques-uns de ses articles parmi les plus consultés du premier semestre 2014. Cet article est une reprise d’un sujet initialement publié le 6 février dernier sous le titre : « Arrêt des PC Sony VAIO : les partenaires sous le choc », détaillant les premières réactions des partenaires Sony à l’annonce de l’arrêt de ses PC en Europe.

Sony se retire purement et simplement du business des PC en cédant son activité au fonds Japan Industrial Partners. L’annonce a fait l’effet d’un véritable coup de massue pour les revendeurs (et les salariés) de la marque en France qui ne s’y attendaient pas. Bien sûr ils savaient que l’activité n’était pas profitable et que Sony envisageait de la céder. Mais aucun ne s’attendait à un arrêt de l’exploitation.

Car c’est de cela qu’il s’agit : le repreneur souhaite se concentrer sur le marché japonais, abandonnant les autres marchés, notamment européens. Un arrêt de l’activité qui s’annonce de surcroît particulièrement brutal : selon les premières informations qui ont filtré dans le courant de la journée, tout devrait être fini au début de l’été. Autant dire demain.

Sony devrait toutefois conserver son activité tablettes en la fusionnant avec ses smartphones. Mais il y aura une réduction d’effectifs à grande échelle a prévenu le groupe, qui a évoqué 5.000 suppressions de postes cette année.

Une catastrophe pour les partenaires

Pour les partenaires de la marque, c’est la catastrophe. Ils savent que le business va s’arrêter quasiment du jour au lendemain mais qu’ils vont continuer à en supporter les coûts pendant encore un certain temps. Il va falloir honorer les engagements de SAV, se séparer ou reconvertir certains salariés, voire fermer des points de vente.

Certes, les revendeurs de la marque ne sont plus très nombreux. Mais il existe encore une bonne demi-douzaine de boutiques monomarques et quelques dizaines de revendeurs actifs dans le B2B. Sans parler des enseignes de la grande distribution, telles La Fnac, qui continuent de la mettre en avant. « Cette annonce est incompréhensible », se désole l’un des principaux partenaires de la marque dont le business Sony restait pourtant solide.

Bien qu’en déclin accéléré – ses livraisons ont reculé de 25% en 2013 à 126.000 unités, soit l’équivalent de 1,4% du marché français – Sony Vaio continuait de bénéficier d’une bonne image auprès d’une clientèle exigeante à la recherche d’une alternative à Apple. Sa dernière gamme sortie fin 2013, notamment son Vaio Pro 13 pouces ultraléger et son hybrideTap 11, était très appréciée des partenaires et jugée bien positionnée en prix.

Un partenariat exemplaire

« Jusqu’à présent, le partenariat était sans faille, regrette un partenaire, avec de supers interlocuteurs et de super produits ». « Sony a des produits originaux et de qualité qui n’ont pas leur équivalents chez les autres constructeurs », corrobore un autre partenaire, qui admet qu’il aura du mal à trouver des produits de remplacement. Seule bémol à ce concert de louanges : la concurrence que Sony leur faisait via son site de vente direct Sony Style, qui bénéficiait souvent de références auxquelles les partenaires n’avaient pas accès.

Certains partenaires ont reçu l’assurance que les contrats de maintenance seront honorés jusqu’au bout. Mais il resterait à trouver un terrain d’entente sur la reprise d’éventuels invendus, le fournisseur ayant eu la drôle d’idéede lancer un challenge juste avant l’annonce de son retrait du marché. Un challenge qui a convaincu un certain nombre de partenaires de constituer des stocks désormais difficilement vendables.