Malgré de nouvelles pertes d’exploitation attendues et des fonds propres qui resteront négatifs à l’issue l’exercice 2009, la direction d’Ares se montre confiante dans sa capacité à pérenniser l’activité.

 

À moins de trois semaines de la clôture de son augmentation de capital, la situation financière d’Ares continue de susciter doutes et interrogations. Compte tenu du cours actuel de l’action (entre 0,31 et 0,32 €), il est peu vraisemblable que l’augmentation de capital soit intégralement souscrite. Au dernier pointage (30/11), elle avait rapporté un peu plus de 4 M€ sur les 5,8 M€ attendus.

L’éventualité qu’elle ne soit pas conduite à son terme n’inquiète toutefois pas outre mesure William Belletti, directeur général adjoint de la société, qui indique travailler sur d’autres solutions pour compléter les fonds propres. Pour mémoire, ceux-ci étaient négatifs de 35,8 M€ au 31 mars dernier en consolidé (et négatifs de 40,5 M€ pour Ares SA*), date de clôture du précédent exercice.

Des fonds propres qui devaient être ramenés à zéro à l’issue de l’exercice 2009


Ares misait en effet sur l’abandon de créances de 30 M€ comptabilisé à la sortie du redressement judiciaire au printemps et sur cette augmentation de capital pour reconstituer ses fonds. Dans l’idéal, c’est-à-dire en cas de réussite de l’augmentation de capital et d’absence de nouvelles pertes, les fonds d’Ares seraient équivalents à zéro à l’issue de son exercice fiscal (sur neuf mois) 2009, clos le 31 décembre.

Sauf que ce scénario idéal n’est plus d’actualité. Non seulement l’augmentation de capital risque de rapporter moins que prévu, mais la société devrait en outre enregistrer des pertes opérationnelles qui viendront grever l’abandon de créances. Dans quelle proportion ? Impossible de le dire pour l’instant, Ares n’ayant encore publié aucun résultat depuis le début de son exercice.

Un chiffre d’affaires inférieur de 20% aux prévisions


Seule information tangible : les communiqués financiers publiés par la société qui indiquent que ses prévisions de chiffre d’affaires initiales ne seraient pas atteintes, ce qui aura un effet négatif sur le résultat attendu. De fait, le chiffre d’affaires sur les trois trimestres de l’exercice devrait à peine dépasser les 50 M€, contre 90 M€ prévus au départ sur quatre trimestres.

Mais William Belletti se veut rassurant. « Les capitaux propres seront reconstitués en partie cette année et le complément l’année prochaine ». Quant à la trésorerie, il n’y aurait pas d’inquiétude à avoir : « on travaille à améliorer l’encaissement des clients pour dégager des marges de manœuvre supplémentaires, indique-t-il. Les engagements pris dans le cadre du plan de continuation seront respectés ».

*À propos des fonds propres d’Ares SA


Nous devons à nos lecteurs quelques explications à propos des fonds propres d’Ares SA qui ont fait l’objet de deux estimations erronées au cours de l’été dernier. Nous avions d’abord estimé le 11 août dernier à -57,4 M€ les fonds propres d’Ares SA au 31 mars dernier en nous basant sur les fonds propres de l’exercice précédent et en y ajoutant les pertes de l’exercice. Puis, en nous basant sur le rapport financier du 14 septembre, nous avions annoncé -62,5 M€.

En réalité le chiffre officiel est de 40,5 M€. En août, nous n’étions finalement pas très loin de la vérité, Ares SA ayant bénéficié d’un abandon de créance de 16,5 M€ de la part de Groupe Ares, la holding cotée, ce qui a contribué à relever d’autant ses fonds propres. En revanche, le chiffre annoncé le 14 septembre témoigne de notre manque de compétences en matière de lecture de bilan : l’erreur provenait du fait que nous avions comptabilisé deux fois les pertes 2008-2009 (22 M€).