A trois semaines du retrait définitif des actionnaires, plusieurs responsables ont quitté la société. Devant l’absence de plan de reprise ferme, l’inquiétude des salariés grandit et pourrait dégénérer.

 

Inquiétude chez le fabricant de micro-processeurs Altis à Corbeil-Essonnes. A quelques semaines du retrait des 2 actionnaires de la société (IBM et Infineon), fixé au 31 mai, aucun projet sérieux de reprise n’est en vue. Fermée puis rouverte avec l’arrivée de nouveaux candidats, la piste russe paraît à nouveau enlisée. La situation est d’autant plus préoccupante que les cadres quittent peu à peu l’entreprise.

Ainsi Jean-Claude Moncorger, vice-président d’Altis, vient de démissionner. « Le dossier n’avance pas et les têtes pensantes quittent le navire pendant qu’il est encore à flot. Ce qui nous inquiète c’est que le numéro 3 de la société, monsieur Moncorger s’en va peu de temps après le départ de responsables de secteur », explique Emmanuel Lhuillier, délégué CFTC du site. Selon lui la lassitude pourrait faire place à la colère parmi les salariés. « Cela fait 4 ans que cela dure. Nous voulons des réponses sans quoi la situation risque de dégénérer. »


Parmi les inconnues figure le rôle joué dans l’ombre par Serge Dassault. La situation de l’emploi dans la commune et notamment le sort d’Altis, a toujours fait partie du débat municipal. L’invalidation de l’élection de Jean-Pierre Bechter, ancien bras droit de Serge Dassault, à la tête de la municipalité par le tribunal administratif a fait l’objet d’un recours. Si ce dernier n’aboutit pas, de nouvelles élections devraient avoir lieu. S’il n’est pas résolu, le cas Altis serait alors un véritable boulet pour la majorité actuelle. Une majorité qui pourrait être à nouveau entraînée par Serge Dassault, dont inéligibilité prend fin cet été.