Alors qu’Infineon et IBM ont annoncé leur retrait définitif d’Altis pour le 31 mai prochain et que la piste Dhoury semble abandonnée, Serge Dassault fait savoir qu’il va participer au sauvetage de la société.


Lors de la présentation des vœux du premier magistrat de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, qui s’est déroulée le 30 janvier dernier au palais des sports de la commune, Serge Dassault a annoncé qu’il « participerait personnellement au refinancement nécessaire pour sauver Altis ». Il a évoqué un investissement de près de 40 millions. L’Etat garantissant de son côté un emprunt de 30 millions, il manquerait une somme équivalente pour boucler le capital de l’entreprise.

Cette nouvelle tombait quelques heures après qu’Infinéon ait fait savoir qu’en accord avec IBM (co-actionnaire de l’entreprise), l’exploitation du site de Corbeil s’arrêterait à la fin du mois de mai. D’après les Échos, le fabricant de semi-conducteurs allemand aurait d’ailleurs déconsolidé Altis de son bilan et inscrit une charge exceptionnelle de 81 millions d’euros dans ses comptes trimestriels pour solder l’aventure.

En principe, celle-ci aurait dû s’arrêter le 31 décembre dernier pour les deux associés. L’homme d’affaires Alexandre Djouhri,devait alors prendre le relais et investir 70 millions d’euros. Un CE extraordinaire avait d’ailleurs été convoqué pour le 17 décembre. Il avait finalement été annulé quelques jours avant sa tenue. Depuis lors on n’avait plus entendu parlé de l’investisseur franco-algérien.

« Pour beaucoup, Alexandre Djouhri était l’homme de paille de Serge Dassault. Ce dernier avait d’ailleurs laissé entendre que si monsieur Bechter n’était pas élu il n’y aurait pas de repreneur pour Altis. De là à penser que c’était lui qui tirait les ficelles il n’y a qu’un pas qu’il semble avoir franchi en sortant du bois », affirme un syndicaliste de l’entreprise.

Par ailleurs, la piste russe est à nouveau évoquée pour participer au tour de table. « Ce que l’on sait c’est qu’il ne s’agit pas des mêmes investisseurs qu’avant », affirme notre interlocuteur. Annoncés à l’automne 2007 comme les futurs propriétaires de la société, le consortium russe AES/GIS avait définitivement jeté l’éponge au printemps dernier.

 

Certaines rumeurs évoquent le groupe AFK Sistema appartenant à l’oligarque Vladimir Yevtushenkov et notamment actif dans les télécoms et le secteur bancaire. On en saura peut-être un peu plus à l’issue de nouveau CE convoqué pour ce 1er février.