Malgré la cession à Osiatis de son activité gestion d’infrastructures IDF, la SSII compte terminer son exercice sur une forte croissance profitant ainsi de la taille critique qu’elle a atteinte chez ses grands clients.


Channelnews : Vous venez de céder votre activité gestion d’infrastructures IDF à Osiatis. Pourquoi cette opération ?


Jean-Luc Bernard : cette activité était elle-même issue d’une opération de croissance externe (Laecar) à l’automne 1999 à l’occasion de laquelle nous avions hérité d’une quinzaine de salariés. Il s’agissait d’un métier demandé par nos clients, notamment EDF et France Télécom. Avec le temps, la taille des projets a augmenté et, avec une centaine de personnes actuellement sur ce métier (réalisant près de 9 M€ de CA), nous n’avions plus la taille suffisante pour rester compétitifs et d’obtenir de nouveaux référencements. Nous étions sollicités sur des projets hors de notre portée et nous n’arrivions plus à nous développer. D’où la cession à Osiatis. Une opération qui s’est faite naturellement et rapidement.

Cette cession participe-t-elle d’une stratégie plus globale de croissance externe ? Autrement dit, avez-vous d’autres opérations de cession en vue pour financer d’éventuels projets d’acquisition ?


Jean-Luc Bernard : Non, nous n’avons aucune autre cession en vue car nous pensons avoir la taille critique sur nos autres activités . Stratégiquement, nous ne sommes pas non plus à la recherche d’acquisitions même si nous en avons réalisé dix-huit en l’espace de huit ans entre 2008 et 2007 pour acquérir des savoir-faire particuliers. Cela dit, nous sommes toujours prêts à discuter rapprochement avec une société de taille comparable avec des activités et des implantations géographiques complémentaires.

Pouvez-vous nous présenter rapidement votre société, vos métiers et vos clients ?


Jean-Luc Bernard : Astek, c’est plus de 3000 personnes dont plus de 10% à l’étranger (principalement en Pologne, en chine, au Mexique et sur l’Ile Maurice) qui ont réalisé 230 M€ de chiffre d’affaires en 2009. Plus gros acteur français non coté, nous sommes spécialisés dans la recherche et développement externalisée (35% à 40% des revenus) et dans les métiers du système d’information (conception, déploiement, maintenance). Ces deux activités au départ disjointes, se marient bien car elles suivent des cycles différents. Nos principaux clients appartiennent au monde du voyage (Amadeus, SNCF, Air France…), de la Défense (Thales, Safran…) et des télécoms (France Télécoms, SFR…).

Quelles sont vos perspectives de croissance pour cette année ?


Jean-Luc Bernard : Nous prévoyons de réaliser un petit 10% de croissance organique cette année. Une hausse d’autant plus méritoire que nous avons su préserver nos revenus sur l’exercice 2009 (+1%) quand la plupart de nos concurrents enregistraient de la décroissance. Nous bénéficions certes de la forte croissance de nos activités à l’étranger, notamment en Pologne, mais les ventes en France se portent bien depuis septembre dernier. C’est la taille que nous avons atteinte chez nos clients et l’expertise que nous avons accumulée dans les secteurs sur lesquels nous sommes positionnés (notamment le voyage et les télécoms) qui nous ont permis de mieux résister à la crise et qui alimentent aujourd’hui notre croissance. Si l’on ajoute à cela le fait que nous sommes en train de créer une filiale au Brésil pour accompagner un client qui y a de grandes ambitions, vous comprendrez que nous recommençons à avoir de gros besoins en recrutement. Notre effectif net devrait ainsi avoir progressé de 500 personnes à l’issue de l’exercice.