Comme on s’en doute les grandes manoeuvres sont en cours chez Microsoft pour trouver un successeur à Steve Ballmer, Et cela avec d’autant plus de célérité que le trublion Jeffrey Ubben, fondateur du hedge fund

ValueAct (qui détient 0,8% du capital de l’éditeur), a obtenu pour le président du fonds, Mason Morfit, un siège au conseil d’administration. Ce dernier compte bien peser sur la nomination du futur CEO. Une nomination qui pourrait intervenir bien avant le délai fixé par Steve Ballmer pour son départ.

Jusqu’à présent, le président de Nokia (et ancien de Microsoft) Stephen Elop faisait figure de favori. Malheureusement pour lui, une partie des grands actionnaires de la firme de Redmond (trois, dixit Reuters) souhaitent l’arrivée d’un CEO qui ne soit pas du sérail et penchent pour un redresseur de sociétés; Deux noms circulent actuellement : celui du patron de Ford, Alan Mullaly, et celui du PDG de CSC, Mike Lawrie.

Alan Mulally a réussi à redresser le constructeur automobile en pleine déconfiture suite à la crise économique de 2008 en revendant les marques Aston Martin, Jaguar et Land Rover, et en se désengageant en partie de Mazda.

Ce presque septuagénaire à l’avantage de bien connaître la firme de Redmond, dont il est un client important. Interrogé récemment par AllThingsD, il a d’ailleurs reconnu avoir prodigué des conseils à Steve Ballmer lors de la dernière réorganisation de l’éditeur.  » Bien que nous n’ayons pris aucune part à aucune réorganisation de Microsoft ou de ses activités opérationnelles, nous avons partagé avec Steve – comme nous l’aurions fait avec d’autres qui nous l’auraient demandé – les éléments de la transformation des activités de Ford, notamment l’importance qu’il y a d’avoir une vision convaincante et de mettre en place sans relâche un plan permettant de développer cette vision. Comme vous le savez, un élément essentiel de la transformation de Ford a été de travailler tous ensemble, avec une structure opérationnelle et un fonctionnement totalement concentrés sur la réalisation de ce plan. » Voilà qui est clair.

Il a toutefois déclaré ne pas vouloir déroger à cette règle et rester concentré sur son travail à Détroit. On notera par ailleurs que son âge joue en sa défaveur.

Le patron de CSC également pressenti

Arrivé à la tête de CSC – alors proche de la banqueroute – en février 2012, Mike Lawrie s’est quant à lui entouré d’une équipe de collaborateurs triés sur le volet avant de simplifier drastiquement l’offre de la SSII (au prix de suppressions d’emplois, notamment en Grande-Bretagne).

Deux décisions importantes qui semblent à présent porter leurs premiers fruits  La société a ainsi affiché pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2013 un bénéfice de 510 millions de dollars, contre une perte de 1,3 milliard de dollars un an plus tôt.

On notera par ailleurs que Mike Lawrie a travaillé en 2005 chez Value Act.

Reste à savoir quelle est le sentiment de Bill Gates, actionnaire principal de Microsoft et président du conseil d’administration.

Certains estiment qu’il pourrait reprendre la direction de la société qu’il a fondée. Il affirme quant à lui qu’il souhaite se consacrer à sa fondation philanthropique.

Il est probablement sincère en disant cela. Il reste cependant très discret à propos de son candidat préféré. Ce qui ne peut qu’alimenter les rumeurs.