La tension monte au sein de la Fédération EBEN où une partie des ex-Ficome menacent de faire sécession et où l’ex-président s’apprête à ester en justice pour spoliation d’actifs. Trois administrateurs auraient décidé de jeter l’éponge.


L’ambiance continue de se détériorer à la Fédération EBEN. Les évictions en catimini cet été des ex-permanents de la Ficome et de son ex-président n’en finissent pas de provoquer des vagues. Ecœurés, une partie des adhérents ont décidé de constituer un groupe dissident, baptisé « Ex-Ficome », qui prévoit de démissionner en bloc dans les prochaines semaines et d’essayer de faire revivre la Ficome, éventuellement au sein d’une instance professionnelle concurrente.

Au dernier pointage, ils seraient plus de 60 adhérents à l’avoir rejoint, dont quelques ex-FEB. Un mouvement qui commence à ébranler jusqu’au conseil d’administration de la Fédération EBEN. Trois des cinq administrateurs de la commission télécoms (Benoît Melato, Eric Majou et Patrice Sebaoun) auraient ainsi annoncé leur intention de démissionner (contacté, le premier n’a ni confirmé, ni démenti). Il faut dire les « Ex-Ficome » ne leur ont pas vraiment laissé le choix, multipliant les prises de parole ces derniers jours pour dénoncer ceux qu’elle appelle les « administrateurs félons ».

On leur reproche en effet d’avoir cautionné le licenciement des permanents de la Ficome au mépris du vote des adhérents qui, en approuvant à 98% les modalités du rapprochement avec la FEB, avaient pourtant garanti leur maintien en poste. Le sujet est d’autant plus sensible qu’aux yeux de tous, ce sont eux qui, par leur expertise et leur savoir-faire, incarnent la Ficome. Leur départ programmé a une portée symbolique : il signifie pour beaucoup la mort de l’organisation professionnelle cinquantenaire.

Au passage, ils sont nombreux à s’étonner du manque de légitimité de cette commission télécoms, qui ne reflète pas l’équilibre du précédent conseil d’administration de la Ficome. Certains vont même jusqu’à mettre en cause le scrutin organisé durant la convention nationale de juin à Cannes et notamment le système des pouvoirs qui permet à une seule personne de voter au nom de plusieurs dizaines d’autres, influençant ainsi le résultat final.

Au-delà des administrateurs de la commission télécoms, c’est surtout André Vidal, le président de la Fédération EBEN, que les « Ex-Ficome » ont en ligne de mire. Sur le forum Distributique et dans leurs communiqués, ils ne cessent de dénoncer son train de vie et celui de la Fédération, stigmatisant ses frais ainsi que le coût de la convention de Cannes. Un activisme qui gêne, en témoigne le piratage de leur compte mail. La tension devrait encore monter d’un cran dans les prochains jours avec le déclenchement par l’ex-président de la Ficome d’une procédure judiciaire à l’encontre de la Fédération EBEN pour spoliation d’actifs et les annonces des premières résiliations d’adhérents, excédés par la situation et la publicité faite à cette affaire.