La SSII table sur une croissance de son activité maintenance comprise entre 12 et 15% cette année. Frédéric Roulleau, président des filiales du groupe, s’explique sur son optimisme.

 

 

 

Channelnews : Défaillances, rachats, plans sociaux… le secteur de la maintenance informatique est en crise. Et contrairement au reste de l’économie, celle-ci dure depuis des années. Comment expliquez-vous cette incapacité de la profession à se sortir du marasme ?

 

Frédéric Roulleau : Pour bien comprendre la situation, il faut rappeler que nous sommes sur un marché où les tarifs ont baissé de 15 à 20% par an au cours des dernières années. Or pendant longtemps, le secteur de la maintenance a vécu sur des marges confortables. Du coup, beaucoup de mainteneurs n’ont pas su s’adapter à cette nouvelle réalité. Ils n’ont pas mis en œuvre les bons outils de pilotage de leur activité et n’ont pas su renouveler leurs salariés.

 

A quoi est due cette baisse des tarifs ?

 

Frédéric Roulleau : Elle est d’abord liée à la baisse des prix des matériels mais d’autres facteurs rentrent en ligne de compte comme l’accélération du rythme de renouvellement des parcs qui a pour effet de raccourcir la durée des contrats. Le phénomène des enchères inversées qui a aussi eu rôle néfaste. De même, au cours des dernières années, les responsables achat ont eu tendance à reprendre du pouvoir sur les directeurs informatiques, ce qui a eu un impact sur les prix.

 

Pourtant, votre entreprise ne semble pas particulièrement affectée par ces conditions de marché avec un excédent brut d’exploitation de l’ordre de 2% du chiffre d’affaires pour le dernier exercice clos (juillet 2007 à juin 2008) malgré d’importants investissements. Quelle est la recette de votre succès ?

 

Frédéric Roulleau : Nous sommes très rigoureux dans la gestion analytique de nos contrats. Nous sommes en mesure d’établir notre rentabilité client par client, contrat par contrat, affaire par affaire, et tout cela au mois le mois. Quand nous constatons que la rentabilité d’un dossier est menacée, nous proposons des solutions d’amélioration (comme par exemple un renouvellement de parc) pour réduire les coûts. De même, nous pilotons l’organisation de la production au plus près. Nous sommes par exemple capables de gérer la garantie de rétablissement par élément de parc et notre système d’information s’adapte aux spécificités de chacun de nos clients.

Enfin, notre succès vient de notre politique sociale. Nous avons su diversifier nos métiers, notamment dans l’assistance à l’exploitation, l’ingénierie, le déploiement de projets, etc. La maintenance ne pèse que 50% de nos revenus. Cela nous permet de faire évoluer nos équipes maintenance et ainsi de les renouveler plus facilement.