Les partenaires PME de Symantec sont en émoi. Ils viennent de réaliser que la décision de Symantec de retirer de la vente les versions les plus anciennes de son antivirus allait se traduire par des hausses très significatives de tarifs pour les clients. En effet, depuis le 4 mai, son produit de référence pour les PME, SEP SBE (Symantec Endpoint Protection Small Business Edition), n’est plus disponible à l’achat en versions 12.1.x. Il est remplacé par la version 2013, rebaptisée pour l’occasion SEP SBE tout court.

Cette version est strictement comparable en termes de périmètre fonctionnel, selon un revendeur spécialisé. Seule différence majeure, elle n’est plus fournie sous forme de licence perpétuelle mais uniquement sous forme de souscription mensuelle – ce qui ne change pas grand-chose dans le domaine des antivirus dans la mesure il fallait de toute façon renouveler chaque année sa licence pour bénéficier des dernières mises à jour – et il est désormais possible d’activer son antivirus au choix en mode on premise ou en mode cloud.

Jusque-là, rien que de très banal. Sauf que le coût de la souscription annuelle passe à 24 € HT au lieu de 19,46 € HT pour le renouvellement auparavant. Soit une hausse de 23%. Et cette hausse atteint même148% pour Symantec Protection Suite Enterprise Edition 4.0 (licence perpétuelle), qui remplace Symantec Protection Suite Small Business Edition 4.0, lui aussi en fin de vie.

Cette suite, qui comprend outre SEP SBE une brique de sauvegarde-restauration du poste de travail (Symantec System Recovery Desktop, bientôt rebaptisé Veritas TBD) et une protection antivirus pour Exchange (Symantec Mail Security for Exchange 7.5), est désormais proposée 95,02 € HT au lieu de 38,25 € HT. Et il faudra désormais compter 52,26 € HT pour son renouvellement annuel au lieu de 26,78 € HT (+95%).

Une tarification incompréhensible pour les partenaires. L’un d’eux, qui revendique plusieurs centaines de clients Symantec en parc et se présente comme l’un des premiers revendeurs PME de l’éditeur, s’en explique : « Mettez-vous à la place d’un client à qui je vais proposer de renouveler sa protection antivirus de la même manière que l’an dernier mais au double du prix !  Que pensez-vous qu’il fera ? Il me dira qu’il va réfléchir et ira consulter un concurrent… ». Une situation qu’il veut éviter à tout prix, quitte à remettre en question son partenariat avec Symantec, dans lequel il a pourtant beaucoup investi.

« On ne peut pas augmenter un produit de 100% surtout si on n’apporte pas d’amélioration fonctionnelle et si on est déjà, comme l’est Symantec, parmi les plus onéreux du marché – sinon le plus onéreux – à fonctions comparables », conclut-il.