La spécialiste du CRM Open Source lève 33 millions de dollars qui serviront à alimenter une stratégie de conquête des grands comptes. Deux nouveaux investisseurs Silicon Valley Bank et Gold Hill Capital font leur entrée.
Il existe bien un potentiel de croissance pour le CRM Open Source, semblent aujourd’hui confirmer Silicon Valley Bank et Gold Hill Capital, les deux nouveaux fonds d’investissements qui font leur entrée au capital de SugarCRM. Ce spécialiste de la gestion relation client libre, dirigé par Larry Augustin, vient en effet de boucler un tour de table lors duquel la société a levé quelque 33 millions de dollars. Outre ces nouveaux investisseurs, la levée a été menée par New Enterprise Associates (NEA) associé aux investisseurs actuels de SugarCRM, à savoir Draper Fisher Jurvetson et Walden International. «NEA soutient la vision de SugarCRM, à savoir favoriser l’adoption de la gestion de la relation client en offrant à ses clients des solutions CRM abordables et simples d’utilisation», souligne NEA dans un communiqué. Une façon de sous-entendre que l’applicatif professionnel Open Source ne cédera pas de terrain au Cloud. Même si, comme nous l’avait indiqué le cabinet Pierre Audoin Consultants, l’Open Source devrait se faire doubler, à horizon 2015, par le Cloud – sur l’applicatif – qui agite le même argument du low-cost, notamment.
SugarCRM, quant à lui, a déjà posé ses jalons dans le Cloud. Sa stratégie Cloud comprend notamment la possibilité de connecter et d’héberger le CRM sur différents nuages, dont ceux d’Amazon Web Services, IBM ou RackSpace.
En accueillant Brooke Seawell, associé chez NEA, dans son conseil d’administration, SugarCRM, initialement centré sur le marché des PME, compte se structurer pour avancer un peu plus vers les grands comptes. D’ailleurs le groupe, dans un communiqué, met en avant sa croissance et parle d’une augmentation de 67% de sa facturation en 2011, due en partie à «sa progression sur le segment des grands comptes». Le groupe revendique plus d’un million d’utilisateurs et 370 partenaires dans le monde .
Une évolution vers les grands comptes qui devrait ré-ajuster la position de SugarCRM sur le marché. Plutôt en concurrence avec Salesforce, Zoho ou Microsoft avec Dynamics, le groupe Open Source pourrait alors, à terme, venir titiller Oracle ou SAP, sur l’un de leur domaine de prédilection, et profiter de son ADN Open Source pour se différencier. Histoire de reproduire le schéma,que l’on sait rémunérateur, mis en place par Red Hat.
Une stratégie grands comptes qui se dessine
Le groupe de Larry Augustin, s’il a multiplié les composantes sociales au sein de sa plate-forme – pour rivaliser notamment avec le principe de «Social Enterprise», cher à Salesforce et Oracle – , a également cherché à créer des synergies avec des technologies historiques installées justement dans les SI des grands comptes. On se rappelle notamment du rachat d’iExtensions en avril 2011, une société dont le métier était de développer un outil de CRM pour Lotus Notes. L’idée pour SugarCRM était de créer un pont d’intégration entre le système collaboratif d’IBM et son CRM et de permettre aux utilisateurs Lotus de synchroniser et partager leurs calendriers, emails et agenda avec SugarCRM.
Enfin, rappelons également le rapprochement du groupe avec le consortium OW2, qui vise à donner davantage de visibilité à SugarCRM auprès de la communauté de développeurs Open Source en Europe. Une façon également de devenir un maillon standard de la couche infrastructure des entreprises, là où se positionne le consortium Open Source.
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