Avant la publication de ses résultats officiels au mois de mars, la SSI donne en pâture quelques chiffres optimistes. En y regardant de plus près on est cependant obligé de faire preuve de circonspection.

 

Steria a publié des résultats qui paraissent encourageants par les temps qui courent. Avec un CA de 1,765 milliards d’euros, en hausse de 24,7% si l’on tient compte de l’acquisition du Britannique Xansa en octobre 2007, en progression de 0,9% si l’on s’en tient à la croissance organique, la SSII semble en effet résister à la crise.

 

En se limitant aux chiffres du 4ème trimestre, on constate au contraire un ralentissement de l’activité. Avec une progression de 0,7% en France, contre 5% au cours du trimestre précédent, Steria fait en effet face à une décélération brutale. Même chose en Allemagne où le bilan de Mummert fait apparaître une chute de 3,2% au cours de la même période. Malgré cela l’entreprise devrait annoncer en mars, lors de la publication des résultats finaux, une marge opérationnelle de 7,5%.

 

La société, qui se refuse à fournir des prévisions pour 2009, donne volontiers quelques informations teintées d’optimisme. Ainsi, son ratio de prises de commandes sur facturation (1,31) affiche une hausse au 4ème trimestre, période pendant laquelle ses activités d’infogérance et de BPO ont également progressé de 5%. La présence de Steria sur ce marché en pleine croissance et sa forte présence dans un secteur public en pleine modernisation devraient lui permettre, à première vue, de surmonter la crise.

Il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur les hypothèques qui pèsent sur le groupe. Un endettement de près de 250 millions d’euros, la mauvaise santé des économies allemandes et britanniques qui devraient affecter les résultats des filiales Xansa et Mummert, la pression sur les prix qui se généralise un peu partout nous obligent donc à relativiser ce bel optimisme. Verdict dans un an.