SII présentait aujourd’hui via une conférence téléphonique les résultats de son exercice fiscal 2019-2020 clos au 31 mars 2020. Le chiffre d’affaires s’est établi à 676,3 M€, en croissance de 7,1% par rapport à fin mars 2019. En organique, la croissance est ressortie à 7,3% mais des effets de change défavorables (appréciation de l’euro) sont venus l’éroder légèrement. Pour rappel, la société prévoyait initialement une croissance comprise entre 7% et 11% pour l’exercice. Elle est donc dans le bas de sa fourchette.

En France, le chiffre d’affaires s’est établi à 347,54 M€ (soit 51% du total) et affiche une progression de seulement 1,7% par rapport à l’exercice précédent. À noter toutefois que sur les neuf premiers mois de l’exercice, la croissance ressortait à +4,3% et à 7,1% sur le premier semestre. La croissance avait déjà commencé à se tasser à la rentrée de septembre, a souligné SII. La crise sanitaire a achevé de la détériorer.

En faisant chuter le taux d’activité de 90,7% à 88,4%, la crise sanitaire a également détérioré le résultat opérationnel d’activité qui recule de 8,2% à 44,16 M€. La marge opérationnelle d’activité s’établit à 6,53%, en repli de 1,1 points par rapport à l’exercice précédent.

En France, le résultat opérationnel s’établit à 16,1 M€, soit une marge opérationnelle de 4,6% contre 7,3% à fin mars 2019. Malgré un jour ouvré supplémentaire, la dégradation de la marge s’explique par la baisse du taux d’activité liée à la crise sanitaire – le taux d’activité est passé de 87,6% en janvier à 77,7% en mars – mais aussi par les investissements liés à la mise en place de la nouvelle organisation (annoncée en juin 2019 et déployée à partir de septembre). La baisse du taux d’activité a été d’autant plus sensible que l’effectif a augmenté de 6% sur l’exercice passant de 3.968 à 4.207 collaborateurs.

Après impôts, le résultat net s’établit à 26,41 M€ (-13,7%), soit une marge nette de 3,90%.

Compte tenu de la difficulté à appréhender l’impact de la crise sanitaire et la reprise de l’activité – très variables selon les géographies, les secteurs et les projets – SII ne partage que des prévisions à horizon trimestriel. Le premier trimestre 2020/2021, qui a démarré pendant la période de confinement, devrait faire ressortir une baisse de chiffre d’affaires comprise entre -8% et -10% (impact de change inclus) par rapport à l’exercice précédent, avec une baisse d’activité comprise entre -15% et -20% en France. L’activité est particulièrement pénalisée par les difficultés d’Airbus, un gros client du groupe, qui a réduit de 80% le volume de ses missions. En avril le taux d’activité est tombé à 63,7% en France. « La reprise d’activité est un peu plus lente qu’espéré après le confinement », a constaté Charles Mauclair, directeur régional France. Ce dernier a également noté une forte pression sur les prix qui aura nécessairement un impact sur les revenus.

Le groupe met toutefois en avant la capacité de rebond que lui assurent sa structure financière solide (trésorerie de 55,3 M€ en forte hausse sensible et capitaux propres de 172,8 M€) et son mix « Build » et « Run » équilibré. Le groupe espère également que l’accélération de la numérisation de l’économie et des usages lui profitera à terme.