Si certains ne voient pas spécialement de motifs d’inquiétude à un éventuel rachat d’ETC par Ingram Micro, d’autres craignent de perdre la relation si particulière qu’ils entretiennent avec leur grossiste préféré.


L’information est toujours à prendre avec des pincettes (aucune partie ne l’ayant confirmée ou démentie) mais les réactions de revendeurs pleuvent déjà concernant l’éventuelle reprise de SDG (la maison mère d’ETC et Best’Ware) par Ingram Micro. Certains n’y voient pas matière à s’inquiéter. « Trois grossistes généralistes me semblent suffisants pour gérer les gammes, les disponibilités, les tarifs », résume ainsi Fabien Decourt, directeur associé du revendeur nantais Pygram.

« Pour nous revendeurs, c’est potentiellement une opportunité de mieux acheter car Ingram Micro a une politique de prix un peu plus agressive que celle de Tech Data », estime pour sa part Jean-Maurice Colin d’Eurêka Informatique, qui juge que cette opération est de nature à donner un peu plus de poids à Ingram face à Tech Data.

Mais la plupart émettent des réserves : « Il n’est bon pour personne de voir se réduire le nombre de grossistes, souligne Christophe Benec’h, directeur commercial d’ABI France à Rennes. À notre niveau, nous faisons la différence avec nos concurrents grâce à nos capacités internes mais aussi grâce à nos [grossistes]. Moins il y a de [grossistes] de cette taille et plus nous aurons de mal à faire notre job correctement. »

« Je vois ce rapprochement de manière plutôt négative, explique quant à lui l’un des membres du comité de direction de Resadia. « ETC est un grossiste à taille raisonnable sans commune mesure avec le géant Ingram Micro. Travaillant avec les deux, je peux témoigner que la nature des relations avec l’un et l’autre n’est pas comparable ! »

Un membre du groupement Eurabis installé dans le Sud-Ouest de la France est sur la même longueur d’onde : « Aujourd’hui nous avons, grâce au commercial qui, nous suit chez ETC de la souplesse, de la réactivité, de l’écoute, de la disponibilité [et des frais de ports raisonnables]. Rien de cela chez Ingram (qui, c’est vrai, n’est pas référencé Eurabis) pour le moment. […] Je crains que ce rachat, outre le fait de réduire la concurrence entre grossistes, change le comportement de l’équipe ETC actuelle (si elle continue à exister)… »