Les quelque 750 salariés de la société de services Novia Systems, rebaptisée depuis peu Polymont IT Services, sont furieux et inquiets. Alors que leur société a été placée placée en redressement judiciaire fin juillet, comme l’a révélé Distributique, ils viennent d’apprendre que ce sont 200 licenciements, soit le quart de l’effectif, qui sont potentiellement envisagés dans le cadre du PSE en préparation. Ce plan prévoit en effet 96 suppressions d’emplois et une centaine de modifications contractuelles (dont des baisses de salaires et des mutations).

Née de la fusion d’Effitic et de l’activité intégration de Systèmes de T-Systems en 2013, Novia Systems a pourtant déjà perdu plus de deux cents emplois en deux ans en recourant massivement aux ruptures conventionnelles et aux licenciements individuels, souligne un représentant du personnel. Mais malgré ces nombreux départs, l’entreprise recensait encore, selon notre interlocuteur, plus d’une centaine de salariés en intercontrat au premier trimestre, conséquence de la perte de nombreux clients.

Mais au-delà des licenciements, les salariés s’interrogent, notamment via un tract CGT, sur l’emploi qui a été fait des 24 millions d’euros versés à Novia en 2013 par T-Systems lors du transfert de son activité intégration. Un pactole censé servir exclusivement à la restructuration et au redressement de l’activité transférée mais dont ils soupçonnent qu’il a en partie été utilisé à renflouer DACP, la holding du groupe (rebaptisée Polymont Group), et à financer le rachat de Polymont dans la foulée de la reprise de T-Systems intégration.

Ainsi, au lieu du plan correctement doté auquel ils s’attendaient, les salariés se retrouvent avec un plan au rabais et le sentiment que l’entreprise aura du mal à se relever de l’ornière dans laquelle elle s’est embourbée. À l’initiative de la CGT et avec le soutien de la CFDT, les salariés du site de Saint-Denis, soutenu par ceux de Lyon, ont débrayé le 5 octobre dernier pour interpeller l’administrateur judiciaire sur cette situation.