Toute jeune startup normande dans le monde de l’édition, Mill Engine a développé un outil déjà plusieurs fois récompensé permettant d’optimiser et d’industrialiser les parcs d’applications web. Son président fondateur, Sébastien Gest, nous en dit plus.
Channelnews : Mill Engine c’est quoi ?
Sébastien Gest : Mill Engine est une startup créée à Mont-Saint-Aignan en Normandie au mois de juin, après plus d’un an de gestation. Tout est né autour d’un projet DevOps. J’ai travaillé chez un opérateur télécoms. Il y a eu une demande pour bâtir un site propre pour chacune de ses nombreuses agences. Nous avons cherché une solution pour gérer l’ensemble mais nous n’avons rien trouvé.
Aujourd’hui, il y a de nombreuses agences digitales et d’hébergeurs en France, mais ils offrent de moins en moins de solutions sur mesure. Avec le soutien de la BPI nous en avons contacté 3.000 pour comprendre leurs besoins. Nous avons vu qu’elles font du web sans forcément avoir de technicien ou d’administrateur système. Elles se préoccupent plutôt du graphisme, du contenu.
Une agence digitale importante gère entre 30 et 50 sites répartis sur plusieurs serveurs. Ces agences ont souvent besoin d’un outil centralisé pour éviter de se connecter sur chaque source afin de voir si la mise à jour a été réalisée ou pour faire une sauvegarde.
Nous avons développé Mill pour automatiser des actions complexes, la sauvegarde, les mises à jour, la veille sécuritaire sur l’ensemble du parc, tout cela dans un environnement multi-serveur. Chaque client dispose d’une VM sécurisée permettant d’accéder à l’interface. Il doit simplement installer un agent sur son serveur, sans migrer dans notre environnement. Nous prenons en charge WordPress, Drupal et bientôt Presta Shop. Il faut moins de 20 secondes pour déployer un site. Je précise que nous ne gérons pas la gestion des comptes des sites. Nous gérons uniquement la couche applicative. L’étanchéité est totale. Nous pouvons cependant automatiser des sauvegardes ou charger un backup sur un serveur chiffré via des APIs.
Même avec une bonne idée il ne doit pas être facile de s’imposer sur le marché ?
Sébastien Gest : La BPI nous a accompagnés lors de la Bourse French Tech. Nous avons gagné différents concours. Nous avons eu beaucoup de retours positifs. Cela nous a permis de lever 210.000 euros en trois semaines.
Aujourd’hui nous sommes sept dans l’entreprise. Le produit est en cours de commercialisation. Des hébergeurs l’intègrent, des agences l’utilisent. Au début de l’année prochaine nous partons un mois aux Etats-Unis où nous serons hébergés chez Gandi.
Nous avons été sélectionnés parmi les 12 finalistes du Blend Web Mix de Lyon. Cela nous a permis de pitcher les principaux fonds d’investissement français. A Lyon nous avons participé à une table ronde sur le sujet des conteneurs avec des représentants d’Ikoula, de Red Hat, de Microsoft et de Docker.
Votre ambition ?
Sébastien Gest : Travailler avec le plus grand nombre d’hébergeurs. Nous ne nous limiterons pas au marché français. L’Amérique du Nord, le Royaume-Uni et l’Allemagne nous intéressent. Notre voyage aux Etats-Unis devrait nous permettre d’ouvrir un bureau là-bas après une nouvelle levée de fonds au cours du second trimestre.
Pouvez-vous nous donner quelques prix ?
Sébastien Gest : Le coût de la licence n’est pas très cher. Notre offre Starter débute à 29 euros hors taxe par mois pour gérer jusqu’à 10 sites WordPress et Drupal.